Des travailleurs de la construction solidaires
Les grands chantiers sont de plus en plus paralysés en raison de la grève illégale
Même si l’absence des grutiers depuis une semaine ralentit considérablement les tâches possibles sur les grands chantiers, des travailleurs d’autres métiers de la construction se disent solidaires de leurs pairs en grève illégale.
« C’est une bonne chose, ce pour quoi ils se battent. On ne voudrait pas que ce soit n’importe qui qui soit là-dedans », a affirmé au Journal un ferrailleur sur le chantier du mégahôpital du CHU de Québec, en pointant l’une des trois grandes grues fixes qui sont immobiles depuis lundi.
« C’est une question de sécurité. Ce n’est pas pour l’argent qu’ils font ça », a ajouté l’homme qui préfère taire son identité.
Rappelons que les grutiers dénoncent la nouvelle réglementation qui permet à des entreprises en construction de pouvoir former elles-mêmes des grutiers au lieu de devoir attendre qu’ils soient diplômés.
EFFECTIFS RÉDUITS
« Quand on n’aura plus d’ouvrage, on va les appuyer », a-t-il lancé. À ses côtés, le ferrailleur Sébastien Noël partageait ses propos et confirmait que du retard se prenait de plus en plus. « Mais on n’arrête pas quand même », a-t-il dit.
Un peu moins de 50 % des effectifs réguliers étaient sur le chantier du mégahôpital pour une troisième journée d’affilée.
CHÔMAGE
« Si ça continue comme ça, la semaine prochaine, on va tous tomber sur le chômage », a laissé tomber un autre travailleur qui a requis l’anonymat sur le chantier du théâtre Le Diamant.
Sans hésiter, il a affirmé être malgré tout solidaire des grutiers. « Ils ont raison, parce que, sinon, ça va être dangereux sur les chantiers », a exprimé l’ouvrier, appuyé par un collègue.
IMPORTANTS IMPACTS ÉCONOMIQUES
Pour l a Fédération canadienne des contribuables (FCC), il n’y a « pas de doute » que cette grève illégale aura un important impact sur l’économie québécoise, bien qu’il soit trop tôt pour le chiffrer.
« C’est très inquiétant de voir un groupe de personnes organisé violer la loi », a réagi son directeur pour le Québec, Carl Vallée, en faisant référence à l’ordonnance du tribunal sommant les grutiers de retourner au travail.
La FCC appuie « sans équivoque » le gouvernement Couillard qui a annoncé son intention de mettre en demeure les syndicats des grutiers. « Les contribuables sont en droit de se faire compenser les pertes », a soutenu M. Vallée.