C’est « le démon », dit une présumée victime
Un ancien élève raconte le calvaire que lui aurait fait vivre le pasteur Claude Guillot
Les séances d’humiliation, la torture physique et mentale, Simon (prénom fictif) dit les avoir vécues pendant les 13 années qu’il a passées chez le pasteur Claude Guillot qui, pour on ne sait trop quelle raison, l’avait pris en grippe pour en faire « le mouton noir » de la famille.
Initialement prévu pour trois semaines, le procès du pasteur évangélique baptiste accusé de voies de fait, voies de fait avec lésions, harcèlement et séquestration sur six anciens élèves se poursuivra en novembre prochain.
C’est aussi à cette date que Simon, qui a débuté son témoignage mercredi, poursuivra le récit des sévices qu’il dit avoir subis aux mains de celui qu’il qualifie « de démon ».
VIDÉOS
« Il a utilisé son pouvoir et son charisme pour détruire des gens. Il a tout fait pour me faire croire que j’étais un bon à rien et que je ne ferais jamais rien de ma vie. C’est pour cette raison que j’ai eu du mal à partir… parce que je pensais que sans lui je n’étais rien », a avoué le jeune homme candidement lorsqu’interrogé par la poursuivante, Me Sonia Lapointe.
En preuve principale, de nombreuses vidéos retrouvées dans le cadre de la perquisition effectuée chez le pasteur ont été présentées au juge Christian Boulet.
On y voit un petit Simon de huit ou neuf ans assis à même le sol, désemparé, en colère et ne comprenant surtout pas pourquoi, encore une fois, on l’obligeait à faire… 400 copies.
« 400 copies… Je suis pu capable ! Ça fait plus qu’un mois là pis je suis tanné… », pleure l’enfant à qui Guillot répond d’un ton froid et détaché : « Ben tu vas en faire encore… Soumets-toi pis aie une bonne attitude sinon tu vas retourner chez ta mère. »
« CERCLE VICIEUX SANS FIN »
« Il nous montait contre notre mère. Il la démonisait. Et lors des séances d’humiliation, il nous demandait si on voulait retourner chez elle… C’était un cercle vicieux sans fin », a-t-il précisé.
D’ailleurs, sur l’une des vidéos, on y entend Guillot demander au petit s’il aime mieux retourner chez sa mère « ou faire ses copies ».
« Je vais faire mes copies », répond alors l’enfant d’une toute petite voix pendant que derrière, les filles de Guillot rigolent en traitant le gamin de « bébé ».
« Je te retiens-tu ici ? Non. C’est toi qui veux rester ici. Tu es bien ici. Mais tu ne nous imposeras pas tes péchés », conclut le pasteur.