Le Séminaire reprendra les élèves arrêtés
L’école a communiqué sa décision aux parents hier
Malgré les réticences de plusieurs parents, les six élèves du Séminaire des Pères Maristes arrêtés en mai pour avoir fait circuler des photos explicites pourront réintégrer leur école à la rentrée scolaire.
Le Séminaire a fait connaître sa décision dans une lettre envoyée à sa clientèle, hier.
Les garçons, âgés de 12 à 14 ans, avaient été suspendus pour le reste de l’année scolaire après que des parents eurent informé l’institution que des photos à caractère sexuel de leurs filles, fréquentant la même école, auraient été partagées entre les suspects.
Deux semaines plus tard, le 2 mai, ceuxci étaient arrêtés par la police de Québec. Ils ont depuis été libérés avec promesse de comparaître et pourraient faire face à des accusations de possession et de distribution de pornographie juvénile.
PAS ENCORE ACCUSÉS
En entrevue avec Le Journal, le directeur général du Séminaire, François Sylvain, a défendu le choix de l’établissement, même s’il reconnaît que les suspects pourront côtoyer leurs victimes présumées à l’école.
« Pour nous, c’est important d’accompagner les jeunes qui vivent des difficul- tés […]. Maintenant, est-ce que force est d’admettre que la réintégration des gars est vouée à l’échec ? Dans notre tête à nous, non », a-t-il plaidé, en assurant que l’aide et l’accompagnement nécessaires seront offerts aux jeunes impliqués dans la situation.
Le directeur rappelle que l’enquête policière n’est pas terminée et que les jeunes arrêtés n’ont pas été officiellement accusés. Le procureur de la jeunesse leur a interdit de communiquer avec les adolescentes concernées, sauf dans un contexte scolaire, signale-t-il.
RISQUE POUR LES VICTIMES
Après deux mois de suspension, M. Sylvain juge que les six garçons « ont compris le message ». Si l’un d’eux devait avoir un comportement inadéquat, la direction sera intraitable, ajoute-t-il.
« Pour des enfants de cet âge-là, une conséquence de plus ou moins deux mois avec d’autres privilèges qu’ils ont perdus à l’école, nous, on pense que le message a été intégré », dit-il.
Leur réintégration près des victimes présumées comporte certains risques, croit toutefois Cathy Tétreault, directrice et fondatrice du Centre Cyber-aide, à Québec.
« Si tu vas à l’école et que tu vois la personne qui t’a fait du tort, tu ne te sens pas respectée et pas reconnue en tant que victime », fait-elle observer.