Le Journal de Quebec

Le Séminaire reprendra les élèves arrêtés

L’école a communiqué sa décision aux parents hier

- CATHERINE BOUCHARD ET DOMINIQUE LELIÈVRE

Malgré les réticences de plusieurs parents, les six élèves du Séminaire des Pères Maristes arrêtés en mai pour avoir fait circuler des photos explicites pourront réintégrer leur école à la rentrée scolaire.

Le Séminaire a fait connaître sa décision dans une lettre envoyée à sa clientèle, hier.

Les garçons, âgés de 12 à 14 ans, avaient été suspendus pour le reste de l’année scolaire après que des parents eurent informé l’institutio­n que des photos à caractère sexuel de leurs filles, fréquentan­t la même école, auraient été partagées entre les suspects.

Deux semaines plus tard, le 2 mai, ceuxci étaient arrêtés par la police de Québec. Ils ont depuis été libérés avec promesse de comparaîtr­e et pourraient faire face à des accusation­s de possession et de distributi­on de pornograph­ie juvénile.

PAS ENCORE ACCUSÉS

En entrevue avec Le Journal, le directeur général du Séminaire, François Sylvain, a défendu le choix de l’établissem­ent, même s’il reconnaît que les suspects pourront côtoyer leurs victimes présumées à l’école.

« Pour nous, c’est important d’accompagne­r les jeunes qui vivent des difficul- tés […]. Maintenant, est-ce que force est d’admettre que la réintégrat­ion des gars est vouée à l’échec ? Dans notre tête à nous, non », a-t-il plaidé, en assurant que l’aide et l’accompagne­ment nécessaire­s seront offerts aux jeunes impliqués dans la situation.

Le directeur rappelle que l’enquête policière n’est pas terminée et que les jeunes arrêtés n’ont pas été officielle­ment accusés. Le procureur de la jeunesse leur a interdit de communique­r avec les adolescent­es concernées, sauf dans un contexte scolaire, signale-t-il.

RISQUE POUR LES VICTIMES

Après deux mois de suspension, M. Sylvain juge que les six garçons « ont compris le message ». Si l’un d’eux devait avoir un comporteme­nt inadéquat, la direction sera intraitabl­e, ajoute-t-il.

« Pour des enfants de cet âge-là, une conséquenc­e de plus ou moins deux mois avec d’autres privilèges qu’ils ont perdus à l’école, nous, on pense que le message a été intégré », dit-il.

Leur réintégrat­ion près des victimes présumées comporte certains risques, croit toutefois Cathy Tétreault, directrice et fondatrice du Centre Cyber-aide, à Québec.

« Si tu vas à l’école et que tu vois la personne qui t’a fait du tort, tu ne te sens pas respectée et pas reconnue en tant que victime », fait-elle observer.

 ?? PHOTO CAPTURE D’ÉCRAN DE GOOGLE MAPS ?? Le directeur du Séminaire a fait valoir qu’il aurait été difficile d’imposer une sanction définitive aux six garçons concernés sans connaître leur implicatio­n réelle dans les événements soulevés, puisque l’enquête policière n’est pas terminée.
PHOTO CAPTURE D’ÉCRAN DE GOOGLE MAPS Le directeur du Séminaire a fait valoir qu’il aurait été difficile d’imposer une sanction définitive aux six garçons concernés sans connaître leur implicatio­n réelle dans les événements soulevés, puisque l’enquête policière n’est pas terminée.

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