Le Journal de Quebec

Les sociétés de transport souhaitent contourner la loi

Les frais de remplaceme­nt des cartes sont visés par une poursuite en justice

- MICHAËL NGUYEN

Les sociétés de transport en commun de toute la province demandent à la cour de leur permettre de continuer à mettre des dates limites sur les cartes de transport et ainsi facturer des frais de remplaceme­nt.

L’autorité régionale de transport métropolit­ain, le Réseau de transport métropolit­ain, le Réseau de transport de la Capitale ainsi que les sociétés des grandes villes à travers la province font front commun pour demander à la cour de pouvoir échapper à la Loi sur la protection du consommate­ur.

« Les services fournis par les demanderes­ses le sont à des fins sociales et non à des fins commercial­es », soutient le regroupeme­nt dans une poursuite déposée ces derniers jours au palais de justice de Montréal.

En janvier, l’office de la protection du consommate­ur (OPC) avait émis un avis clair, stipulant que la pratique des réseaux de transport en commun était illégale. En tant que commerçant­s, ils ne peuvent pas exiger des frais de remplaceme­nt des cartes, estime L’OPC.

À Montréal, par exemple, une carte OPUS est valide 4 ans et coûte 6 $ à remplacer. Dans les derniers mois, une Montréalai­se a intenté une action collective contre ces frais, qu’elle qualifie d’illégaux.

La réponse est venue à travers la récente demande de jugement déclaratoi­re, qui inclut entre autres la Société de transport de Montréal. Cette dernière, tout comme les autres sociétés, affirme ne pas être un commerçant.

INTÉRÊT PUBLIC

À preuve, disent-elles, leur but n’est pas de générer des profits, mais plutôt d’agir « à des fins sociales et dans l’intérêt de la collectivi­té en général ».

« Aucune des demanderes­ses ne considère que les cartes à puces qu’elles offrent […] sont des cartes prépayées au sens de la LPC », peut-on lire dans le document de cour.

Le regroupeme­nt se défend toutefois d’intenter des procédures parallèles à l’action collective intentée contre la STM, en expliquant que sa propre procédure pourrait régler la question plus vite.

À moins d’un règlement à l’amiable, la demande qui vise L’OPC et le procureur général du Québec devrait être présentée à un juge dans les prochaines semaines.

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