La problématique en cinq questions
La plupart des pays développés sont aux prises avec des demandes de réfugiés ou d’immigrants de plus en plus nombreuses. D’un côté, il est impossible de ne pas compatir aux souffrances endurées par ces gens qui quittent leur pays.
Mais d’un autre côté, aucun pays ne peut non plus accueillir toute la misère du monde. Malheureusement, l’opinion publique se polarise de plus en plus autour de deux pôles irréconciliables. Les partisans d’une politique d’ouverture tous azimuts à la Angela Merkel campent à un extrême. L’autre extrême est occupé par les partisans d’une fermeture qui va jusqu’à la cruauté, comme le préconise Donald Trump. Rien de bon ne peut sortir de ces positions sans nuance.
1 Quels sont les chiffres de l’immigration dans les pays développés ?
Selon L’OCDE, en 2017, les pays qui ont reçu le plus de demandeurs d’asile sont les États-unis (329 800 personnes – 0,1 % de leur population), l’allemagne (198 260 – 0,24 %), l’italie (126 550 – 0,21 %), la Turquie (123 900 – 0,15 %) et la France (91 070 – 0,14 %). Le Canada arrive au 7e rang (50 470 – 0,14 %). Les pays qui ont reçu le plus d’immigrants permanents sont légèrement différents : les États-unis (1,2 million de personnes – 13,8 % de la population est née à l’extérieur du pays), l’allemagne (1,1 million – 15,5 %), le Royaume-uni (350 000 – 14,2 %), le Canada (296 000 – 20,5 %) et l’australie (223 000 – 28,1 %). L’italie arrive au 7e rang (210 000 – 10,2 %) et la France au 8e rang (259 000 - 12,7 %).
2 Que disent les chiffres précédents ?
Ces chiffres, quoique très incomplets, montrent qu’il n’existe pas de corrélation directe entre le nombre d’immigrants dans un pays et la réaction contre l’immigration dans ce même pays. L’opinion publique est en effet très divisée en Allemagne, tandis que le Canada et l’australie, qui reçoivent beaucoup d’immigrants et de demandeurs d’asile, conservent une attitude relativement accueillante envers les immigrants en général, en comparaison de la France, de l’italie ou des États-unis. De même, d’autres chiffres montrent que des pays où les gouvernements sont très intolérants à l’égard de l’immigration, comme la Pologne et la Hongrie, reçoivent assez peu d’immigrants.
3 Pourquoi les attitudes sont-elles si différentes d’un pays à l’autre ?
Il est difficile de répondre à cette question, pourtant cruciale. À l’évidence, certains politiciens comme Trump utilisent la crainte des étrangers pour faire mousser leur popularité et pour les accuser de tous les problèmes du pays. En même temps, les classes moyennes de plusieurs pays s’enfoncent dans des conditions économiques de plus en plus précaires, à mesure que la mondialisation avance. Dans un tel contexte, il devient de plus en plus facile pour ces politiciens de jouer la carte de la crainte des étrangers.
4 Quels sont les mauvais côtés des migrations ?
Les demandeurs d’asile coûtent cher aux pays qui les reçoivent, contrairement aux immigrants qui sont triés sur le volet par ces mêmes pays. Mais le plus mauvais côté de l’immigration est probablement la lenteur de plus en plus grande de l’assimilation. Grâce aux nouveaux moyens de communication, les immigrants se fondent moins dans leur société d’accueil. Ils conservent parfois longtemps des traits culturels inacceptables dans les démocraties modernes, comme le fondamentalisme religieux.
5 Quoi faire ?
Il n’existe pas de solution universelle, parce que chaque pays est différent. Mais mieux redistribuer la richesse et mieux faire respecter la culture nationale de chaque pays d’accueil serait déjà un bon début.