212 morts en deux mois au Nicaragua
Le régime décourage la participation aux manifs par la violence, selon un rapport
MANAGUA | (AFP) La Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) a dénoncé hier « l’action répressive de l’état » au Nicaragua, responsable selon elle d’au moins 212 morts en deux mois de manifestations contre le président Daniel Ortega.
« L’action répressive de l’état a fait au moins 212 morts au 19 juin et 1337 blessés », a indiqué la commission, en affirmant que plus de 500 personnes avaient été détenues au 6 juin.
Dans un rapport présenté lors d’une session du Conseil permanent de l’organisation des États américains, la CIDH, a conclu que « la violence étatique visait à dissuader la participation aux manifestations et à étouffer cette expression d’opposition politique ».
VIOLENTS ASSAUTS
Ce nouveau bilan est publié à l’issue d’une semaine de violents assauts des forces de l’ordre pour reprendre le contrôle de plusieurs villes du pays dont Masaya, déclarée lundi en rébellion par ses habitants.
Hier, la commune de 100 000 habitants, assiégée ces derniers jours par des groupes paramilitaires fortement armés, s’est réveillée dans un calme relatif, fruit de la réunion la veille entre le commissaire de police et les évêques catholiques, venus en urgence « pour éviter un nouveau massacre ».
Comme promis, le commissaire a libéré hier plusieurs personnes arrêtées dans le cadre de cette vague de protestation, qui a démarré le 18 avril et cible le chef de l’état Daniel Ortega et son épouse Rosario Murillo, vice-présidente, accusés de confisquer le pouvoir et de brider les libertés.