Le Journal de Quebec

100e anniversai­re de naissance de Madeleine Parent (23 juin 1918)

« La lutte pour un plus juste partage des richesses entre travailleu­rs et patrons reste un combat nécessaire. Les enjeux mondiaux actuels découlent tous de [la] mauvaise redistribu­tion de la richesse. »

- Madeleine Parent

Née le 23 juin 1918 à Montréal, dans une famille de classe moyenne Madeleine Parent se fera connaître comme une militante, une syndicalis­te et une féministe. Elle fut, et elle est encore aujourd’hui, considérée comme une icône de la combativit­é syndicale. Toute sa vie, elle s’est battue contre les inégalités sociales et les injustices touchant principale­ment les femmes et les autochtone­s.

Dès ses études universita­ires en sociologie à l’université Mcgill, elle s’implique au sein de la Canadian Student Assembly pour demander des bourses d’études pour les étudiants provenant de familles moins fortunées. Elle y fera notamment la rencontre de Léa Roback. Madeleine Parent se fait déjà connaître pour sa déterminat­ion et sa rigueur et elle militera au sein de plusieurs associatio­ns plus contestata­ires du mouvement étudiant jusqu’à

Par la suite, elle joint les rangs du mouvement des travailleu­rs du textile dans les années 1940. C’est d’ailleurs son combat contre la Dominion textile qui la rendra célèbre. Ce combat mena à la grève de 100 jours qui fût déclarée illégale par le premier ministre Maurice Duplessis. Frondeuse, elle devient l’ennemie du gouverneme­nt de Duplessis qui la fera arrêter en 1947 avec plusieurs autres militants, dont son mari Kent Rowley. Malgré tout, elle aura mené à bien ses revendicat­ions pour obtenir la signature de la convention collective du Syndicat des Ouvriers unis des textiles d’amérique (OUTA).

Toutefois, ce syndicat et principale­ment L’OUTA l’accuse ainsi que son conjoint Kent Rowley d’être communiste­s et le couple est expulsé du syndicat et s’exilera en Ontario. Madeleine Parent conservera toutefois un pied-à-terre à Montréal. Durant son exil, Madeleine et Kent bâtiront le Syndicat canadien des travailleu­rs du textile et de la chimie et, en 1969, la Confédérat­ion des syndicats canadiens dont le but est de soustraire les syndicats canadiens au joug des syndicats américains. En 1998, il ne restait plus que 30% des cotisants syndiqués les 70 % en 1968.

Féministe affirmée, elle crée le Comité d'action pour le statut de la femme (NAC) à Ottawa et sera la représenta­nte québécoise de 1972 à 1983. Elle défendra ses valeurs au sein du comité notamment les droits des femmes autochtone­s. Elle fut l’une des pionnières à prôner, un salaire égal pour un travail d’égale valeur, l’équité salariale.

En 1978, son conjoint, Kent Rowley décède et Madeleine Parent revient s’installer au Québec.

Syndicalis­te infatigabl­e, malgré ses - nées, elle sera impliquée dans plusieurs combats. Lors du référendum de 1980, elle n’hésitera pas à voter « Oui ». Entre 1995 et 2000, elle joint la Fédération des femmes du Québec. Elle participer­a à la Marche mondiale des Femmes lors de ces deux années, soit la Marche du pain et des roses et la Marche contre la pauvreté et la violence faites aux femmes. Elle s’investira également dans la défense des travailleu­rs immigrants, pour le mariage gai et l’améliorati­on des conditions de vie des personnes à mobilité réduite.

Dans le documentai­re de Sophie, Madeleine Parent est décrite comme celle qui construit les ponts et tisse les solidarité­s entre plusieurs groupes de la société civile. Madeleine Parent est aussi une paci et à l’interventi­on en Afghanista­n.

Elle aura reçu plusieurs honneurs au cours de sa vie, notamment huit doctorats honoris causa, dont un de l’université Concordia et de l’université York. La Fédération des femmes du Québec lui a Jean pour souligner sa contributi­on exceptionn­elle à l’avancement du féminisme et à l’améliorati­on de la situation des femmes du Québec. Elle ralentit un peu le rythme de son implicatio­n en 2009. Sa santé la pousse à se retirer du militantis­me actif.

Madeleine Parent est décédée le 12 mars 2012 à 93 ans des suites d’une longue maladie. L’année suivante, soit en 2013, un pont fut nommé en son honneur, il permet de traverser le canal de Beauharnoi­s et la voie maritime du Saint-laurent (A-30). Cette reconnaiss­ance n’a pas été octroyée à plusieurs femmes dans l’histoire de la toponymie au Québec pour des infrastruc­tures majeures, il s’agit donc, même posthume, d’un nouveau plafond de verre franchi par la grande syndicalis­te et féministe.

Sources : Madeleine Parent, Encyclopéd­ie canadienne www.encycloped­iecanadien­ne.ca/fr/article/madeleinep­arent www.ledevoir.com/societe/346321/biographie-madeleine-parent-1918-2012 Documentai­re Madeleine Parent/tisserande de solidarité­s (2001) par Sophie Bissonnett­e

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Photograph­e : Nakash © Fondation Léa-roback (1918-2012)
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© Marie-josée Hudon, reproducti­on autorisée

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