Le Journal de Quebec

La maladie réduit de moitié leur revenu familial

Lorsque sa femme est tombée malade, Jean-michel, qui travaillai­t comme menuisier à son compte, a ralenti ses activités pour prendre soin d’elle. Résultat : les dettes se sont accumulées et aujourd’hui, ils peinent à payer l’épicerie…

- Emmanuelle Gril Collaborat­ion spéciale

Pour s’occuper de Marthe, Jean-michel, 56 ans, a refusé plusieurs contrats de menuiserie, ce qui a fait chuter ses revenus. Sa conjointe de 51 ans ne pouvant plus travailler, le revenu familial a diminué de moitié et le couple a été forcé de puiser dans ses économies puis d’utiliser ses cartes de crédit.

Marthe a effectué une remise volontaire de son véhicule, une Hyundai Accent 2014, mais un solde de 5000 $ est encore dû. Au total, le couple doit maintenant 65 000 $ en cartes de crédit, impôt impayé et prêts personnels.

IMPOSSIBLE DE FAIRE FAILLITE

À cause des taux d’intérêt qui s’accumulent sur leurs dettes, celles-ci ne cessent d’augmenter, et ils n’ont pas les moyens d’effectuer les paiements qui leur permettrai­ent d’en venir à bout.

Au bout du rouleau et éprouvant aussi des difficulté­s à rembourser leur prêt hypothécai­re, le couple est allé consulter un syndic autorisé en insolvabil­ité avant que la situation ne se détériore davantage.

« Ils doivent absolument prendre une décision, car ils veulent préserver leur bon dossier de crédit et sont très attachés à leur résidence familiale. Ils préférerai­ent ne pas avoir à la vendre », explique Vicky Var, syndique autorisée en insolvabil­ité chez Raymond Chabot.

Après avoir dressé une liste de leurs biens, la syndique a constaté que la valeur marchande de ceux-ci était largement supérieure à leurs dettes. « Ils possèdent une propriété avec un bon potentiel d’équité, qui pourrait constituer une solution à leur endettemen­t », indique la syndique. De ce fait, ils ne sont pas insolvable­s et ne peuvent donc se mettre sous la protection de la Loi sur la faillite et l’insolvabil­ité. Il fallait donc trouver une autre solution…

PLUSIEURS SCÉNARIOS

Trois scénarios s’offrent au couple : tout d’abord, se départir de sa propriété, et utiliser le fruit de la vente pour rembourser les soldes de ses cartes de crédit, les prêts personnels et l’impôt en retard. Cela nécessiter­ait toutefois de trouver un autre logement, ce qui comporte aussi son lot d’inconvénie­nts.

Autre option : demander une augmentati­on du montant de leur hypothèque lors de son renouvelle­ment, dans huit mois, et utiliser cette somme supplément­aire pour se débarrasse­r de leurs dettes.

Dernière possibilit­é : demander une marge hypothécai­re à leur institutio­n financière. « C’est finalement ce qu’a fait le couple. Parce qu’ils ont toujours été de bons payeurs et qu’ils ont encore un bon dossier de crédit, leur banque leur a accordé une marge de 50 000 $ avec un petit taux d’intérêt, ce qui représente des paiements mensuels respectant leur budget », mentionne Vicky Var. Avec ce montant, ils ont pu rembourser leurs cartes de crédit à haut taux d’intérêt et couper court à la spirale de l’endettemen­t. Jean-michel et Marthe ont également réduit leurs autres dépenses courantes afin d’accé- lérer le remboursem­ent de leurs autres dettes. « Le syndic est une solution de dernier recours et ce n’est pas une recette magique ! Dans le cas présent, le couple aurait dû commencer par aller voir son institutio­n financière pour tenter de régler ses difficulté­s », mentionne toutefois Vicky Var, qui n’a toutefois pas hésité à les aider et à les guider dans leurs démarches.

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