Le Journal de Quebec

Comment détecter le pot au volant ?

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L’ÉNONCÉ

Au lendemain de l’adoption, à Ottawa, du projet de loi légalisant le cannabis, la ministre de la Justice s’est voulue rassurante quant à la sécurité routière. Les policiers vont être outillés à temps pour contenir une possible hausse des cas de conduite avec facultés affaiblies par la drogue dès le 17 octobre 2018, date d’entrée en vigueur de la légalisati­on, a dit Jody Wilson-raybould.

LES FAITS

Si des machines permettant de détecter dans la salive le THC (le composant psychoacti­f de la marijuana) se retrouvent bientôt entre les mains de policiers, leur efficacité est loin d’être garantie.

« Je pense que [la ministre] veut surtout rassurer la population, mais non, il n’y a pas eu de développem­ent technologi­que récent permettant d’utiliser ces dispositif­s d’une façon minimaleme­nt efficace », souligne l’expert en toxicoma- nie Jean-sébastien Fallu. « Le problème est que ces tests ne nous disent pas grand-chose, par exemple si l’on veut savoir à quel point la consommati­on est récente », déplore-t-il. Le THC peut rester présent dans la salive d’un consommate­ur chronique de marijuana jusqu’à huit jours après qu’il a f umé un joint, signale le spécialist­e, ajoutant que quatre heures d’attente sont souvent suffisante­s pour être apte à prendre le volant. Ottawa prévoit des infraction­s pour les automobili­stes dont le taux de THC oscillera entre 2 et 5 nanogramme­s par millilitre de sang, alors que Québec préconise la tolérance zéro. Un test sanguin doit donc suivre le prélèvemen­t salivaire. « Je ne pense pas qu’il y ait moyen de faire mieux pour l’instant », nuance de son côté Émilie Dansereau-trahan, de l’associatio­n pour la santé publique du Québec, ajoutant que les outils parfaits pourraient ne jamais exister.

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