DES FRANCOPHONES DÉÇUS DE JUSTIN TRUDEAU
OTTAWA | Des citoyens qui ont milité pour faire d’ottawa une ville officiellement bilingue déplorent le manque d’intérêt de la classe politique pour ce projet, dont celui du premier ministre Justin Trudeau.
« Il n’y a eu aucun leadership des élus fédéraux », lance une militante de la première heure et professeure à l’université d’ottawa, Linda Cardinal.
M. Trudeau avait créé la polémique en refusant de donner son soutien à la cause, en 2016. Interpellé sur le sujet par Radio-canada dans une entrevue-bilan de la même année, il avait renvoyé la balle à l’animateur, lui demandant si Gatineau serait prête à en faire autant. Ce à quoi le journaliste avait répondu que ce n’est pas Gatineau, mais bien Ottawa qui est la capitale du pays.
« C’est triste, le manque d’appui de M. Trudeau. Il a manqué à son devoir d’homme d’état », soutient Mme Cardinal, dont l’avis est partagé par une poignée de militants interrogés.
Un conseiller municipal francophone d’ottawa, Mathieu Fleury, est aussi déçu « du manque de soutien des élus fédéraux et municipaux ».
Plusieurs intervenants interrogés se désolent que la reconnaissance du bilinguisme officiel d’ottawa, l’hiver dernier, n’ait pas été soulignée par la classe politique à Ottawa.
Interrogé à ce sujet, le bureau de la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, a affirmé qu’il « salue » l’initiative « historique » de l’ontario.
QUÉBEC DISCRET
« Nos deux langues officielles sont une priorité pour notre gouvernement. Nous sommes fermement engagés à promouvoir leur utilisation et à soutenir nos communautés de langues officielles en situation minoritaire », déclare un porte-parole, Simon Ross.
Plusieurs activistes déplorent également le silence du Québec. « Il me semble que le gouvernement québécois aurait pu nous féliciter », laisse tomber Mme Cardinal.
Le bureau du ministre res- ponsable des Affaires intergouvernementales, Jean-marc Fournier, a tenu à souligner « qu’il se réjouit du bilinguisme officiel de la Ville d’ottawa ».