Le Journal de Quebec

L’odyssée russe de Javier

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AFP | Javier est une star sur les réseaux sociaux. Javier a vu Saint-pétersbour­g, Moscou et Rostov, il a fait des photos avec des supporters et des policiers et a visité stades et fanzones drapeau mexicain sur les épaules, tout ça sans quitter son pays. Javier est un supporter en carton.

Roberto, Matthew et Daniel pensaient que le bus magnifique­ment décoré à bord duquel ils sillonnent la Russie pour suivre la sélection mexicaine attirerait l’attention des Russes et des médias. Ç’a été le cas. Mais rien à voir avec la folie Javier.

Javier devait faire partie du voyage, comme il avait fait partie du début de l’aventure, au mois de février à Durango, dans le centre du Mexique. Et puis, il a renoncé au dernier moment. « Il ne nous a jamais vraiment dit pourquoi il n’était pas venu. Donc, on s’est dit que d’une façon ou d’une autre il fallait qu’il paye pour ça », raconte Matthew, le Mexicano-canadien de la bande.

Alors lui et ses compagnons ont imprimé sur un carton une photo grandeur nature de Javier, un barbu à l’air sympathiqu­e et désolé, affublé d’un t-shirt sur lequel est inscrit « Ma copine ne m’a pas laissé venir ».

POLICIERS ET ÉGOPORTRAI­TS

Ils l’ont emmené partout, l’installent le soir sous une couverture et n’oublient pas de l’accompagne­r aux toilettes. La puissance des réseaux sociaux a fait le reste. « On ne s’attendait pas à toutes ces réactions. C’est devenu énorme, alors qu’au début, c’était juste entre lui et nous. On a reçu des messages de copains en Grèce, au Portugal, en Chine, au Chili, partout, qui nous disent que chez eux aussi, on parle de cette histoire », raconte Matthew.

« Il a été partout, dans les bars, les lieux touristiqu­es, il a bu des bières. Partout où on arrive, les gens nous demandent “la photo, la photo”, et il est toujours accueilli avec beaucoup de joie », explique Daniel, l’un des neuf occupants actuels du bus, baptisé « La Bendicion », la bénédictio­n.

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