Le scénario de la grève à la SAQ se précisera aujourd’hui
Les clients de la Société des alcools du Québec (SAQ) ne tarderont pas à savoir, aujourd’hui, à quoi s’en tenir quant à l’éventualité d’une grève dans les succursales de la société d’état.
Le Syndicat des employés de magasins et de bureaux (SEMB-SAQ) affilié à la CSN a fait durer le suspense, ce week-end, après avoir échoué à déclencher une grève à la veille de la fête nationale, comme il en avait laissé planer la menace.
L’annonce des résultats du vote avait d’abord été planifiée pour vendredi dernier, mais le dépouillement des urnes se serait prolongé. Selon nos informations, celui-ci s’est terminé samedi soir. Il était donc trop tard pour déclencher un débrayage lors de la lucrative journée du 23 juin.
SILENCE RADIO
Hier, c’était silence radio au SEMB, qui a décliné les demandes d’entrevue du Journal. Les 5500 employés ont normalement été informés la nuit dernière de l’issue du vote, puisque le syndicat avait affiché son intention de diffuser précisément à minuit le résultat dans ses plateformes internes.
L’information ne tardera pas à être connue du public et de l’employeur, probablement dès ce matin, selon un coordonnateur au service des communications à la CSN.
Depuis trois semaines, la partie syndicale a tenu un total de 42 assemblées générales à tra- vers le Québec afin d’obtenir un mandat qui lui permettrait de déclencher une grève de six jours. Le taux de participation s’élève à 54,6 %.
AU MOMENT OPPORTUN
Cependant, une réponse favorable à cette proposition ne provoquerait pas automatiquement un arrêt de travail dans les quelque 400 succursales de la SAQ.
Le débrayage serait plutôt déclenché au moment jugé opportun, selon ce qu’a indiqué une source. Il pourrait être d’une durée de six jours continus ou discontinus.
Par ailleurs, la direction de la SAQ a fait savoir la semaine dernière qu’un arrêt de travail n’entraînerait pas la fermeture de tous les magasins. En faisant appel au personnel-cadre, une cinquantaine de succursales pourraient demeurer ouvertes.
La convention collective des commis et employés de bureau de la SAQ, dont les trois quarts travaillent à temps partiel, est échue depuis mars 2017. Les négociations avec l’employeur se poursuivent depuis seize mois.
Le différend entre les deux parties concerne principalement l’organisation du travail. La SAQ chercherait par exemple à faire travailler ses employés permanents davantage durant la fin de semaine et voudrait revoir le nombre minimal d’employés à temps complet et à temps partiel.
Le syndicat y voit un recul majeur dans les acquis de ses membres.