Le Journal de Quebec

Dure semaine pour les travailleu­rs

Ceux qui travaillen­t à l’extérieur devront affronter des conditions de chaleur extrême

- PIERRE-PAUL BIRON

La semaine de canicule s’annonce tout simplement infernale pour ceux qui travaillen­t à l’extérieur, principale­ment les travailleu­rs de la constructi­on et de la voirie, qui devront passer leurs journées entières sous un soleil de plomb.

Rencontrés par Le Journal hier au retour du long congé de la fête du Canada, des travailleu­rs de la constructi­on admettaien­t que la chaleur accablante était « dure sur le moral ».

« On manque un peu de motivation, c’est tough pas mal », confiaient les membres d’une équipe de couvreurs de l’entreprise Toitures Hillman.

« On travaille avec des torches, ce qui fait que la températur­e peut aller jusqu’en haut de 55 degrés facilement autour [sur le toit]. Et l’ombre est rare sur une toiture », explique Dominic Plourde, bien installé à l’ombre durant la pause dîner. « Ça va être une semaine d’enfer. »

DÉSHYDRATA­TION RAPIDE

Les employés des compagnies de pavage ne sont pas en reste, alors que l’asphalte qu’ils étendent atteint des températur­es vertigineu­ses.

« Ça sort de la machine à 180 degrés. On se déshydrate tellement vite qu’on n’a pas le choix d’arrêter souvent. Aux 5-10 minutes, on essaie de prendre une gorgée d’eau », raconte Carl Guay, employé à l’asphaltage de la Ville de Québec.

Ce dernier précise que son patron a pris bien soin de sensibilis­er toute l’équipe avant de la laisser partir sur la route en matinée. « Ils nous ont rappelé les symptômes des coups de chaleur et ont insisté pour qu’on se retire si jamais ça ne va pas. Et on a de l’eau en masse », souligne M. Guay.

Sur un autre chantier, un contremaît­re de la compagnie Pavage UCP s’assurait du bien-être de ses troupes. « Le cooler est proche et il est rempli d’eau. Mais j’ai dû perdre à peu près 5 livres quand même depuis ce matin », plaisantai­t Clément Chouinard, qui a demandé à ses employés de ralentir le rythme en raison du temps chaud.

TRAVAILLEU­RS À RISQUE

C’est d’ailleurs ce conseil que donne la Santé publique aux entreprene­urs qui travaillen­t dehors, des gens « très à risque ».

« La même tâche qu’on fait d’habitude, il faut l’imaginer avec une réduction de 25 à 30 % de l’efficacité et de la rapidité. Les employeurs doivent revoir leurs attentes, il faut être au “rythme mexicain” », conseille l’adjointe médicale au directeur de la santé publique de Québec, la Dre Isabelle Goupil Sormany.

Malgré les risques liés à la chaleur accablante, le CIUSSS de la Capitale-nationale et le CHU de Québec ne recensent toujours pas de problémati­ques majeures dans les urgences.

« En milieu de journée, on parlait de deux, trois ou quatre cas par établissem­ent environ. On ne parle pas encore de vague », précise Lindsey Jacques, porte-parole du CHU de Québec, ajoutant que, contrairem­ent à Montréal, aucun décès lié à la chaleur n’a été enregistré dans la région.

La situation pourrait toutefois évoluer alors qu’environnem­ent Canada prévoit une hausse du mercure aujourd’hui et demain. « On aura le potentiel de battre des records jeudi. On devrait encore monter au-delà des 40 degrés avec l’humidex », indique Alexandre Parent, météorolog­ue.

En réaction à la canicule qui se prolonge, la ville de Québec a annoncé hier le prolongeme­nt des heures d’ouverture de plusieurs piscines publiques jusqu’à 20 h.

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PHOTO PIERRE-PAUL BIRON Ces travailleu­rs d’une compagnie de pavage de Québec n’ont pas le choix de poursuivre leurs contrats malgré la chaleur accablante.
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