Il abandonne son chauffeur sur le bord de l’autoroute
L’ex-délégué du Québec à Mexico Éric R. Mercier a littéralement mis son chauffeur à pied, en bordure de l’autoroute.
L’événement est survenu au printemps 2016, dans l’état de Querétaro, alors que les deux hommes rentraient à Mexico, a indiqué une source qui a demandé l’anonymat.
En raison d’une douleur au dos, le chauffeur, Jesus Valdès, était incapable de conduire les quatre heures de route qui restaient jusqu’à la capitale mexicaine.
Selon cette source qui a raconté l’incident, M. Mercier a décidé d’abandonner son chauffeur sur le bord de l’autoroute et de rentrer en conduisant lui-même son véhicule de fonction. Malgré son mal de dos, M. Valdès a dû marcher et trouver un taxi pour aller prendre un autobus vers Mexico, nous a-t-on rapporté, ce que conteste l’ex-délégué.
Dans une entrevue à notre Bureau d’enquête, M. Mercier a soutenu qu’il avait déposé son chauffeur à une gare d’autobus.
« C’est moi-même qui l’ai remercié parce que M. Valdès avait des problèmes de santé, de dos, et n’était plus en mesure d’offrir un service de sécurité pour le délégué et sa famille. »
PROBLÈMES PHYSIQUES
M. Mercier a raconté qu’il avait déjà dû prendre le volant en raison des problèmes physiques de M. Valdès.
« Lorsque c’est le délégué général qui doit “chauffer”, conduire le véhicule officiel, il y a un problème. Et je l’ai fait à plusieurs reprises. Évidemment, il y a toujours un avertissement, il y en a deux, trois. »
Cette façon de congédier son chauffeur a été contestée, ce qui a forcé le gouvernement québécois à verser un dédommagement « généreux pour M. Valdès », a reconnu M. Mercier.
« La loi du travail mexicaine est fort différente du Québec et c’est très complexe », a-t-il plaidé, sans se souvenir du moment précis où il a congédié son employé.
Entre 2008 et avril 2018, des ententes à l’amiable sont intervenues avec trois employés congédiés à Mexico, a indiqué le ministère des Relations internationales, sans donner plus de précisions.
« Le gouvernement du Québec a été partie à trois poursuites intentées par d’anciens employés de la DGQM alléguant de congédiement abusif [...], de 2008 à la date de votre demande. Ces trois poursuites ont été réglées hors cour. »