Le Journal de Quebec

Forte opposition au futur service d’injection supervisée

- JEAN-FRANÇOIS RACINE

L’implantati­on d’un lieu d’injection supervisée à Québec continue de déranger plusieurs citoyens et gens d’affaires qui s’opposent à l’arrivée de ce service dans le quartier Saint-roch.

Une première assemblée publique d’informatio­n sur l’implantati­on d’un service d’injection supervisée (SIS) a eu lieu hier soir devant une salle comble de 200 personnes. Le futur SIS sera installé près des rues Sainte-marguerite et Monseigneu­r-gauvreau.

Bien qu’une partie de la salle semblait favorable, les défenseurs du projet sont demeurés plus silencieux.

INQUIÉTUDE

« Je crois que le site n’est pas le bon. Ça m’inquiète. Je ne crois pas que ça bonifie le quartier », a d’abord lancé l’architecte Pierre-andré Marquis.

« Le meilleur choix, c’était clairement Saint-roch. On a bénéficié de l’expérience de Montréal qui est très précieuse », a notamment rétorqué Marc De Koninck, organisate­ur communauta­ire pour le CIUSSS.

Conscient de la sensibilit­é du sujet, ce dernier a tenté de se faire rassurant, mais les opposants étaient nombreux.

« J’aimerais profondéme­nt être en accord avec votre projet, mais je suis profondéme­nt insulté de voir que la décision est déjà prise », a ajouté Olivier Dufour, du studio de création Le Réacteur, situé sur Saint-vallier Est.

Le metteur en scène a également dénoncé l’attitude du maire de Québec dans ce dossier.

« Je remets en question mon titre de propriétai­re. Je songe à aller ailleurs », a aussi affirmé Marie-hélène Émond, une résidente soucieuse de la fragilité du secteur.

PRÉSENCE POLICIÈRE

André Morissette, propriétai­re du restaurant Ashton, s’est dit inquiet comme bien d’autres. « Ce n’est pas parce qu’ils vont s’injecter chez vous que je vais avoir moins de problèmes chez nous. » Pour sa part, le syndic Stéphane Leblond est préoccupé par la sécurité. « Est-ce qu’on va augmenter la présence policière dans Saint-roch et qui va payer pour ça? »

À Québec, le SIS sera offert par le CIUSSS et l’organisme communauta­ire Point de Repères. Les responsabl­es visent une ouverture 7 jours sur 7, environ 14 heures par jour. Il existe 27 SIS au Canada et quatre à Montréal.

La soirée n’était pas une consultati­on de la Ville de Québec, mais une rencontre du CIUSSS et de Point de Repères. La police de Québec n’était pas présente. Une deuxième soirée semblable est prévue demain. Les gens ont jusqu’au 7 septembre pour déposer un mémoire ou envoyer un commentair­e.

Selon les organisate­urs de la soirée, la Cour suprême du Canada a conclu en 2011 que la présence des SIS contribue à sauver des vies sans provoquer une hausse des méfaits liés à la consommati­on de drogues par injection et à la criminalit­é dans les environs.

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