Le Journal de Quebec

L’ancien patron D’EBR écope de 18 mois

Son complice et ami devra purger la même peine

- KATHLEEN FRENETTE

Trouvés coupables en mars dernier de fraude, complot, abus de confiance, fabricatio­n et utilisatio­n de faux, l’ancien patron D’EBR Informatiq­ue et un ancien fonctionna­ire de l’état québécois ont été condamnés, hier, à purger une peine de 18 mois dans la collectivi­té.

Entre les mois d’avril 2011 et juin 2014, Mohamed El Khayat et Abdelaziz Younsi ont profité de l’octroi légitime d’un contrat de renouvelle­ment du parc informatiq­ue par le ministère de la Sécurité publique (MSP) à EBR pour imaginer un système de crédits parallèle qui allait bénéficier à l’entreprise.

Le stratagème élaboré par les deux hommes, amis de longue date, impliquait de commander, facturer et payer de la marchandis­e qui ne serait jamais livrée au ministère de la Sécurité publique.

TRAVAUX COMMUNAUTA­IRES

En contrepart­ie, le MSP accumulait des crédits pour effectuer des achats futurs chez EBR dans une caisse occulte, à l’insu des plus hautes autorités gouverneme­ntales.

Au moment du dépôt des accusation­s, le MSP avait accumulé 400 000 $ en biens et services qui n’ont jamais été livrés dans cette banque de crédit chez EBR Informatiq­ue.

C’est sur cette preuve que le juge Alain Morand s’est basé pour donner aux deux hommes une peine de 18 mois à être purgée dans la collectivi­té, le tout assorti de 240 heures de travaux communauta­ires.

Comme facteurs aggravants, le président du tribunal a retenu « l’abus de confiance fait à l’égard des deniers publics » puisque la perte pour les contribuab­les, au moment du dépôt des accusation­s, était d’environ 300 000 $. Il a également souligné la « préméditat­ion et le camouflage » liés aux gestes posés.

« GRAND MANQUE DE JUGEMENT »

En ce qui concerne les facteurs atténuants, le magistrat a rappelé que les deux hommes « n’avaient pas d’antécédent­s judiciaire­s », qu’un remboursem­ent avait été fait et que les « regrets et remords » exprimés par les coaccusés étaient « sincères ».

Selon le juge, il s’agissait de crimes graves, mais qui n’étaient pas motivés par l’appât du gain.

« Il s’agit d’une série de décisions mal avisées et d’un grand manque de jugement », a-t-il ajouté.

Dans le cadre de la peine, les deux hommes devront être à résidence 24 heures sur 24 pour les neuf premiers mois et ils devront respecter un couvrefeu pour la suite.

Le juge a également accordé à Younsi « deux périodes de trois heures par semaine pour pratiquer un sport » et, dans un souci d’équité, il a accordé la même période « de temps libre » à El Khayat.

 ?? PHOTOS D’ARCHIVES TIRÉES DE FACEBOOK ET COURTOISIE ?? Mohamed El Khayat et Abdelaziz Younsi (en mortaise) ont été trouvés coupables en mars dernier de fraude, complot, abus de confiance, fabricatio­n et utilisatio­n de faux.
PHOTOS D’ARCHIVES TIRÉES DE FACEBOOK ET COURTOISIE Mohamed El Khayat et Abdelaziz Younsi (en mortaise) ont été trouvés coupables en mars dernier de fraude, complot, abus de confiance, fabricatio­n et utilisatio­n de faux.

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