Elle revoit ses enfants après six semaines
NEW YORK | (AFP) Elle avait été arrêtée et séparée de ses trois enfants à la frontière américano-mexicaine le 19 mai. Yeni Gonzalez les a revus pour la première fois hier à New York, devenant une nouvelle mère courage pour les opposants à la politique migratoire de l’administration Trump.
C’est la mobilisation de centaines de bénévoles à travers les États-unis qui a permis à cette mère guatémaltèque de 29 ans de retrouver ses enfants.
La mobilisation pour Mme Gonzalez a commencé il y a huit jours lorsqu’une journaliste new-yorkaise a entendu à la radio un avocat évoquer le sort de Yeni Gonzalez et de ses enfants envoyés dans un centre d’accueil de New York.
CAMPAGNE
Julie Schwietert Collazo, spécialiste de l’amérique latine et résidente de Queens – un quartier à forte population immigrée – a alors lancé une page de financement participatif sur le site Gofundme.
Rapidement, a-t-elle expliqué hier, elle a réuni les 7500 dollars de caution nécessaire pour faire sortir Mme Gonzalez du centre de rétention où elle était détenue à Eloy, dans l’arizona.
Restait à organiser sa venue à New York. Ce sera fait grâce à une série de chauffeurs volontaires, défenseurs des migrants ou immigrés eux-mêmes, qui se relaieront pendant quatre jours pour permettre à Mme Gonzalez de traverser les États-unis d’ouest en est, et grâce à une famille du Queens, qui a offert de loger la mère de famille en attendant qu’elle soit fixée sur son sort.
Une mobilisation relayée par les réseaux sociaux, puis lundi par la présentatrice vedette de MSNBC, Rachel Maddow, farouchement anti-trump. Son intervention a permis de doper la collecte de fonds, qui avoisinait les 40 000 $ hier matin, selon Mme Collazo.
Sa bataille est pourtant loin d’être terminée. Mme Gonzalez ne pourra pas récupérer ses enfants de 10, huit et cinq ans tant que des démarches de prise d’empreintes digitales ne seront pas terminées.
Et rien ne garantit que sa demande d’asile ne sera pas finalement rejetée, auquel cas toute la famille serait expulsée.