Le Journal de Quebec

Grosse misère à la Bourse

- MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

La Bourse depuis six mois ? Zéro pour cent (0 %) pour la Bourse de Toronto. Moins 1,8 % pour le vénérable Dow Jones. Moins 2 % pour le Nikkei. Moins 4 % pour la Bourse européenne. Moins 14 % pour Shanghai.

Comme vous le constatez, les marchés financiers n’ont rien foutu de bon au cours des six premiers mois de l’année 2018.

Et ça augure plutôt mal pour le reste de l’année si l’actuelle guerre commercial­e que Donald Trump livre à tous les partenaire­s commerciau­x des États-unis se poursuit de plus belle.

Comme il s’agit d’une guerre commercial­e d’envergure mondiale où tous les pays impliqués (Chine, Canada, Mexique, Europe, etc.) imposent des barrières tarifaires, cela risque fort de ralentir la croissance économique. Lequel ralentisse­ment risque de générer par la suite une baisse des bénéfices des entreprise­s… et une chute des valeurs boursières.

UN « BULL » FATIGUÉ

Outre la guerre commercial­e, il faut dire que le présent cycle haussier de la Bourse, dont le début remonte à mars 2009, fait partie des plus longs « Bull Market ». Et en conséquenc­e, son potentiel de croissance boursière devrait tirer à sa fin. Théoriquem­ent parlant, s’entend.

Les grands gestionnai­res de portefeuil­les institutio­nnels en sont pleinement conscients et c’est pourquoi, à l’instar de Michael Sabia et de ses lieutenant­s de la Caisse de dépôt et placement du Québec, ils préfèrent miser de plus en plus sur des investisse­ments hors Bourse, comme les infrastruc­tures, les compagnies privées et l’immobilier.

Comme la Bourse est basée sur le jeu de l’offre et de la demande, si les grands investisse­urs se montrent moins actifs du côté des achats boursiers, il va sans dire que cela risque de diminuer le potentiel de croissance de la Bourse. Et il ne faut pas oublier que le long cycle haussier de la Bourse a propulsé la majorité des gros titres vers des prix record.

À LA MERCI DE TRUMP

Compte tenu de la folle odyssée protection­niste de Donald Trump, les titres d’un grand nombre d’entreprise­s faisant affaire avec le marché américain apparaisse­nt aujourd’hui surévalués.

Mais à la décharge du président américain, il faut dire qu’à la suite de son élection en novembre 2016, Wall Street avait littéralem­ent explosé, entraînant dans son sillage toutes les grandes places boursières de la planète.

Pendant que la Bourse américaine grimpait en moyenne de 25 % l’an dernier, les bourses asiatiques affichaien­t des gains allant de 20 à 36 % et les marchés émergents explosaien­t de 34 %.

De toutes les grandes places boursières, c’est malheureus­ement la Bourse canadienne qui présentait la plus faible hausse en 2017, soit un modeste gain de 6 %.

Avec son « 0 % » de rendement au cours des six premiers mois de l’année, force est de constater que la performanc­e généralisé­e de la Bourse canadienne s’avère vraiment moche depuis un an et demi.

Et il ne faut pas compter sur le marché obligatair­e canadien pour renflouer son portefeuil­le.

Les indices des obligation­s canadienne­s ont augmenté de quelques grenailles lors des six premiers mois, soit de 0,6 à 0,9 %. Même pas 1 %.

Misère !

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada