Un projet solaire de 524 M$ au Texas pour Innergex
Le parc de 250 mégawatts deviendra l’un des plus importants aux États-unis
La société d’énergie québécoise Innergex met la main sur un projet solaire majeur de Longroad Energy Partners au Texas, dont la construction dépassera les 524 millions $.
« C’est notre plus gros projet solaire et probablement l’un des plus gros aux États-unis », confirme au Journal Michel Letellier, PDG d’innergex, valorisée à près de 1,85 milliard $.
Le parc solaire appelé Phoebe est situé dans la région de Winkler, au Texas. Dès l’été 2019, il produira assez d’énergie pour alimenter plus de 50 000 foyers, explique M. Letellier, qui a consacré ses énergies au dossier ces six derniers mois.
PAS DE DÉMÉNAGEMENT
Même si ce parc solaire marquera l’histoire de l’entreprise québécoise qui a sa maison mère à Longueuil, pas question de déménager ses activités aux États-unis.
« C’est ici qu’on a notre siège social. Une grande partie de la fiscalité, de la stratégie, des communications sont ici. C’est important pour nous. Ça amène de l’emploi pour nos auditeurs, nos fiscalistes, nos avocats », insiste le patron de la société cotée en Bourse.
À l’automne 2017, la Caisse de dépôt et placement du Québec a accordé un prêt de 150 millions $ à Innergex pour qu’elle continue de développer ses activités à l’international.
Le parc solaire que va bâtir Innergex au Texas va coûter au bas mot 524 millions $, dont 385 millions $ du coût de financement est administré par le CIT Group.
Innergex pourra compter sur un contrat d’achat d’électricité de 12 ans avec Shell Energy North America.
Pour ce projet, Michel Letellier tirera profit d’un programme américain destiné aux entreprises en énergie renouvelable. Il pourra récupérer 30 % de son coût total en crédit d’impôt.
« Trump a voulu les annuler. On a eu chaud l’an passé. Plusieurs de nos projets bénéficiaient de ces avantages-là », laisse tomber le grand patron d’innergex, soulagé.
TERRAINS MINÉS
Plus que jamais, Innergex a l’oeil sur l’international. Hier, la compagnie a conclu un partenariat avec la chilienne Energía Llaima, présente dans le secteur de l’hydroélectricité.
Au Mexique, Michel Letellier a étudié de très près certaines zones pour d’éventuels projets avant de se raviser en raison de la vague de violence qui secoue le pays.
En Afrique, Innergex se bute souvent au même problème. « Nos projets ne sont pas nécessairement en plein centre-ville. Ils sont en région. On ne veut pas que les employés soient exposés à des actes de violence », souligne-t-il.
Quant au marché indien, le PDG d’innergex voit un potentiel énorme, mais le trouve difficile à percer.