Le vieux rock célébré au parc de la Francophonie
Le parc de la Francophonie rempli au bouchon pour le passage du mythique groupe
Même s’il n’a plus tout à fait la voix d’antan, Ian Anderson et sa formation ont célébré avec beaucoup de vigueur, hier, au parc de la Francophonie, les grandes années de Jethro Tull.
Un « Pigeonnier » rempli au bouchon pour le passage du mythique groupe rock progressif qui a vu le jour en 1967 en Angleterre.
Après une introduction où des images d’archives sont projetées dans un immense téléviseur-meuble, à l’arrière de la scène, Jethro Tull a lancé le tout avec cinq titres de son premier album This Was, dont My Sunday Feeling qui ouvre le disque.
Arrivant sur scène flûte au bec, avec ses poses caractéristiques qui l’ont suivi durant toute sa carrière, Ian Anderson fait roucouler son célèbre instrument.
Entre les chansons, des ex-membres de la formation qui a accueilli 36 musiciens viennent présenter une pièce. On a même eu droit au guitariste Joe Bonamassa qui a présenté sa chanson préférée de Jethro Tull, soit A New Day Yesterday. Une version où Florian Opahle a livré un furieux solo sur sa six cordes.
Tony Iommi, de Black Sabbath, a fait lui aussi une apparition vidéo pour présenter Bourree, où Ian Anderson démontre qu’il est un sapré bon flûtiste, spectaculaire, même s’il n’a jamais suivi de leçons. Iommi a fait partie de Jethro Tull durant une très courte période en 1968.
Et on a même pu entendre Claude Nobs faire sa célèbre introduction que l’on retrouve sur l’album en spectacle Bursting Out.
La voix du chanteur qui aura bientôt 71 ans n’est peut-être plus aussi puissante, mais c’est livré avec passion et au grand plaisir des nombreux amateurs de rock progressif de la Vieille Capitale.
Anderson a eu pas mal de difficulté vocalement sur le classique Thick as a Brick, que tout le monde attendait, et sur les titres Too Old to Rock ‘n’ Roll : Too Young to Die et Songs from the Wood.
Heureusement, il y a cette flûte, toujours aussi unique et magique. Le chanteur-flûtiste souffle dans son instrument, joue des notes et produit des sons qu’il émet, en même temps, avec sa bouche. Il y a aussi une belle énergie et la présence d’un solide groupe de musiciens.
Et Slash, avec son immense chevelure, a introduit Aqualung, partiellement chanté par Ian Anderson, et Locomotive Breath a mis un terme à la soirée.
Oui, on peut le dire. Ian Anderson et sa bande sont visiblement bien loin d’être trop vieux pour arrêter de jouer du rock and roll.
ROCK TURC ET LOURDEUR
En lever de rideau, la formation Altin Gün, des Pays-bas, nous a démontré qu’il se fait beaucoup de bonne musique qu’on ne connaît pas.
Le collectif de six musiciens, dirigé par la pétillante rouquine Merve Dasdemir, a livré une dose tout à fait appétissante de rock turc, rappelant ici et là la musique de Dissidenten. Une belle découverte que l’on pourra revoir, ce soir, à 20 h, à la Scène Fibe, au coeur du FEQ.
La formation torontoise Yamantaka / Sonic Titan a ensuite amené un spectaculaire changement de ton avec de la dissonance, de la lourdeur, bien du bruit et quelques éléments théâtraux. Chose certaine, l’éclectique sextuor a démontré des choses très intéressantes et il n’est pas du tout passé inaperçu.