Les gérants de six fonds souverains réunis à Paris
Ensemble, ils s’engagent à investir pour le climat
PARIS | (AFP) Six fonds souverains pesant ensemble plus de 3000 milliards de dollars (Norvège, Nouvelle-zélande, Qatar, Arabie saoudite, Koweït, Émirats arabes unis), réunis hier à Paris, ont décidé de s’engager pour la lutte contre le changement climatique, a annoncé Emmanuel Macron.
Dans une charte publiée hier soir, ces poids lourds de la finance mondiale, alimentés essentiellement par les recettes pétrolières et gazières de leur pays, s’engagent à encourager les entreprises dans lesquelles ils investissent à intégrer le risque du changement climatique et à présenter des données publiques sur leur stratégie bas carbone.
INVESTISSEMENTS VERTS
Ils ont aussi décidé « d’allouer une part de l’allocation de leurs fonds à des investissements verts », s’est félicité le chef de l’état français, sans citer d’engagement chiffré, lors d’une conférence de presse aux côtés de la première ministre norvégienne Erna Solberg et du gérant du fonds d’arabie saoudite, Yasir Al Rumayyan.
Leur engagement commun s’inscrit dans le cadre du « One Planet Summit » du 12 décembre, qui visait à mobiliser le secteur privé pour le climat, en particulier le secteur financier. Le président Macron avait pris l’initiative d’organiser ce sommet après le retrait des ÉtatsUnis de l’accord de Paris sur le climat.
REDIRIGER L’ÉCONOMIE
« Si la finance reste tournée vers la spéculation à court terme, avec une trop forte concentration des profits, elle mourra. Si l’économie reste fondée sur les énergies fossiles, nous mourrons. À travers cette initiative, nous dirigeons l’économie vers la bonne direction. C’est pour cela qu’a été inventée la finance. Ici nous reconstruisons la finance, car nous reconstruisons la confiance et ce but commun », a déclaré Emmanuel Macron.
« Ces investissements font sens commercialement pour les fonds, ce qui n’était pas le cas il y a dix ou vingt ans. Par exemple, l’arabie saoudite va investir pour créer 200 GW d’énergie solaire d’ici 2030. C’est énorme. Si cela a un sens commercialement, cela sera durable et cela fonctionnera, alors que les politiques publiques qui n’ont pas de sens commercialement ne fonctionnent pas », a renchéri M. Al Rumayyan.