Les Plaines sont hip-hop
Folie de Lil Yachty ainsi que la tête d’affiche Future ont aussi embrasé les Plaines
La fougue de Killy, la récompense de Loud, les batailles d’eau de Lil Yachty, et l’attirail visuel de Future : le Festival d’été nous a donné une soirée hip-hop éclectique et divertissante à souhait, hier soir.
Il ne fallait pas sous-estimer le nombre de fans de Future chez nous, un artiste qui n’a pas la même cote de popularité en sol québécois que les têtes d’affiche des années précédentes. Sans être rempli au bouchon, il y avait foule jusqu’en arrière des Plaines, hier, lors du passage de la star américaine.
Mais on se doute bien que tout ce monde s’est aussi déplacé pour entendre l’artiste hip-hop de l’heure au Québec, Loud, accueilli chaleureusement alors qu’il figurait deuxième au programme de la soirée.
Loud a vécu une soirée qui avait des airs de consécration. Il est reparti de ses pre- mières Plaines en solo avec une plaque pour souligner la première position du Top 100 BDS de sa chanson Toutes les femmes savent danser. Du jamais-vu pour un morceau hip-hop à la radio, selon son complice Ajust, qui maniait les platines toute la soirée. « C’est notre année record, merci d’en faire partie, vous êtes incroyables, vous êtes beaux ! C’est un honneur d’être ici ! » a lancé le principal intéressé.
Avec un look et une musique beaucoup moins « gangsta rap » que ses acolytes, plus mélodique et accessible, Loud a fait bonne figure en jouant l’intégral de son premier album solo, Une année record, en plus de faire deux chansons de son EP précédent.
EFFICACE KILLY, DIVERTISSANT LIL YACHTY
À l’évidence, le chanteur emo-rap Killy, qui a ouvert la soirée juste avant Loud avec une intense prestation de 35 minutes, avait aussi plusieurs fans dans l’assistance.
Un nuage de fumée planait déjà sur le parterre quand le jeune Torontois a furieusement hurlé ses premiers mots, inaudibles. Réputé pour manier à la perfection l’autotune, Killy a été fidèle à lui-même en rappant les pièces de son premier album, Surrender Your Soul, par-dessus sa propre voix préenregistrée.
C’est à Lil Yachty que revient la palme du divertissement. Un cran plus explosif que ses complices qui sont passés avant lui, et franchement plus distrayant, le rappeur aux dreadlocks rouges a soulevé les Plaines, au propre, comme au figuré, avec un lourd programme de 33 chansons, mais surtout, sa folie.
Ce n’est pas la musique qu’on retiendra de son passage, c’est tout ce qu’il a fait faire à son public. Lil Yachty a d’abord demandé à la foule de faire trembler le sol en sautillant. Insatisfait, la foule a dû recommencer, avant qu’il ordonne des « mosh pit » à profusion. Les fans avaient intérêt à lui obéir !
Lil Yachty, qui n’a que 20 ans, a même orchestré une bataille d’eau au parterre en distribuant des dizaines de bouteilles, pendant de longues minutes. Si le rappeur originaire d’atlanta voulait qu’on se souvienne de lui, c’est réussi.
FUTURE
Si tous les artistes de la soirée se sont pointés sur scène sans musicien, avec seulement un MC, Future avait néanmoins invité quatre danseurs à se joindre à la fête. L’artiste, dont on ne compte plus les albums et les « mixtapes » à son actif, avait construit un solide programme.
Future nous a aveuglés de projections sophistiquées et dynamiques. Malgré les efforts déployés, il était difficile de mettre autant le feu que son prédécesseur Lil Yachty. Ç’avait pourtant bien démarré avec l’énergique Same Damn Time. Au moment de mettre sous presse, ses plus gros canons étaient à venir.