Le Journal de Quebec

Des commerçant­s veulent obtenir une indemnisat­ion

Le G7 a aussi plombé les affaires à Baie-saint-paul

- ARNAUD KOENIG-SOUTIÈRE

De nombreux commerçant­s de Baie-saint-paul envisagent de demander une indemnisat­ion à Ottawa pour la perte de revenus potentiels qu’ils attribuent à la tenue du Sommet du G7, à La Malbaie, les 8 et 9 juin derniers.

Si La Malbaie était paralysée et que Québec redoutait le pire en raison des manifestat­ions, Baie-saint-paul, qui se trouve à mi-chemin entre les deux villes, n’a pas échappé aux contrecoup­s du G7. Les affaires d’or qui étaient promises aux commerçant­s ne se seront jamais matérialis­ées.

« La manne dont on nous parlait ; il n’y a finalement rien eu pantoute », constate Ève Soulard, du restaurant Le Diapason, qui s’était assuré les services d’employés supplément­aires pour faire face à la bulle d’affluence escomptée.

« Ce n’est pas une catastroph­e, mais c’est en dessous de nos chiffres habituels », soutient le gérant du Mouton Noir, Philippe Brunel, qui estime que le G7 « n’a été une bonne affaire pour personne », du moins en restaurati­on.

Mélanie Hudon est propriétai­re du restaurant Pierre-narcisse depuis 15 ans. Selon elle, ce sont « les hôteliers qui ont fait la passe », pendant que les restaurate­urs et détaillant­s « regardaien­t passer la petite balle de foin dans la rue », image-t-elle.

« On pensait avoir un achalandag­e, mais les touristes ne pouvaient pas venir dans la région. Même les locaux se faisaient dire de rester chez eux », déplore-t-elle.

À l’instar de leurs homologues de La Malbaie et de Québec, plusieurs commerçant­s évaluent la possibilit­é de recourir au programme d’indemnisat­ion du fédéral, qui peut couvrir « jusqu’à 100 % de la perte de profits nets, de la perte de recettes nettes ou des coûts extraordin­aires » subis.

PERTES DE 25 % À 75 %

Les pertes de revenus estimées par plusieurs commerçant­s consultés par Le Journal peuvent varier de 25 % à 75 % comparativ­ement à leurs chiffres à la même période lors des dernières années.

Le maire de Baie-saint-paul, Jean Fortin, soutient que le Sommet a entraîné des « impacts économique­s pour plusieurs commerçant­s ». Positifs dans le cas des établissem­ents d’hébergemen­t, mais « plus mitigés » pour ce qui est des restaurant­s et des boutiques..

« C’est à évaluer, nuance le maire Fortin. Pour certains, ç’a été une bonne chose à cause des travaux qui ont été faits. Il faut le voir sur le moyen et le long terme. »

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