Le Journal de Quebec

Philippe Couillard décoche une flèche à l’endroit d’airbus

- FRANCIS HALIN

Le premier ministre du Québec Philippe Couillard n’a pas aimé qu’airbus rebaptise la C Series de Bombardier en grande pompe, en anglais seulement, à son siège social de Toulouse, mardi dernier.

« Je les invite à un effort particulie­r là-dessus », a laissé tomber le premier ministre en marge d’un barbecue de jeunes libéraux dans le centre-ville de Montréal, hier. « Je ne suis pas très heureux de ça », a-t-il ajouté.

Mardi, Airbus a renommé A220 la C Series de Bombardier. L’annonce a été faite en anglais. Deux communiqué­s ont aussi été publiés dans la langue de Shakespear­e seulement.

Après, la responsabl­e des relations de presse d’airbus a dit au Journal qu’elle « ne se mettrait pas à traduire tout [leur] site en français ».

« EMPREINTE DU QUÉBEC »

Hier midi, Philippe Couillard s’est montré irrité par le comporteme­nt d’airbus.

Il a même affirmé que son équipe a déjà contacté l’avionneur pour exprimer son mécontente­ment.

« Déjà, les remarques ont été faites à l’entreprise », a-t-il assuré. Selon Philippe Couillard, Airbus a le devoir de reconnaîtr­e d’où vient son avion-vedette.

« Comme cet avion extraordin­aire a été inventé chez nous, il y a quand même l’empreinte du Québec sur cet avion-là. Moi, je souhaitera­is que la communicat­ion soit faite en français », a-t-il martelé.

Le premier ministre du Québec n’est toutefois pas allé jusqu’à qualifier ce geste d’« erreur ».

« On va être vigilant », s’est-il limité à dire.

« COMPLÈTEME­NT INACCEPTAB­LE »

De son côté, le porte-parole de l’opposition officielle en matière d’économie, Alain Therrien, n’a pas mâché ses mots pour qualifier l’attitude d’airbus.

« C’est complèteme­nt inacceptab­le », a-t-il déclaré dans une note, par courriel.

Pour M. Therrien, la moindre des choses aurait été d’avoir un peu plus de respect envers les contribuab­les québécois qui ont payé de leurs poches la création de cet avion.

« Le premier ministre parle de respecter l’ “empreinte du Québec”, alors que c’est entièremen­t sa faute si le savoir-faire québécois a été donné. Il devrait lui aussi se garder une petite gêne », a-t-il conclu.

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