Le Journal de Quebec

LA REINE REÇOIT DONALD TRUMP

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LONDRES | Le président américain Donald Trump et son épouse Melania ont été accueillis hier au château de Windsor par la reine Elizabeth II, une rencontre qui suscite des grincement­s de dents au Royaume-uni.

Le couple présidenti­el a été accueilli par la monarque de 92 ans, toute de bleu vêtue, dans la cour du château, sous un soleil éclatant, avant d’écouter, debout, côte à côte, l’hymne national américain.

Elizabeth II a ensuite invité Donald Trump à passer en revue la garde d’honneur, des soldats vêtus du traditionn­el uniforme rouge et coiffés du célèbre bonnet à poils d’ours. La souveraine et le président américain ont ensuite pris le thé.

CRITIQUES

Ces honneurs passent mal auprès de nombreux Britanniqu­es, et des manifestan­ts anti-trump avaient fait le déplacemen­t hier à Windsor, brandissan­t des pancartes « Dites non à Trump ».

Selon un sondage Yougov publié jeudi, près de la moitié (49 %) des 1648 personnes interrogée­s pensent que la reine n’aurait pas dû le recevoir.

Dans une interview au tabloïd The Sun, Donald Trump a qualifié Elizabeth II de « femme incroyable ».

« Pendant tant d’années, elle a représenté son pays et elle n’a jamais vraiment fait d’erreur », a noté le président. « Ma femme est une grande admiratric­e » de la souveraine, a-t-il ajouté.

Les précédents commentair­es de Donald Trump sur la famille royale n’avaient pas été aussi courtois. Dans une interview en 2000, il avait déclaré qu’il aurait passé la nuit avec Diana « sans hésiter ». « Elle était folle, mais ce sont des détails mineurs ».

RELATION « LA PLUS SPÉCIALE »

Avant de rencontrer la reine, le président américain a opté pour un ton plutôt conciliant sur la façon dont il voyait la sortie du Royaume-uni de l’union européenne.

En effet, il a loué hier la relation « la plus spéciale qui soit » avec Londres, au lendemain d’une attaque en règle contre la première ministre Theresa May sur le Brexit, qui a provoqué stupeur et colère au Royaume-uni.

Au cours d’une conférence de presse particuliè­rement décousue depuis la résidence de campagne des premiers ministres britanniqu­es à Chequers, au nord-ouest de Londres, le locataire de la Maison-blanche a assuré n’avoir jamais mis en cause la stratégie de Mme May sur le Brexit.

« Quoi que vous fassiez, ça me va », a-t-il lancé, contredisa­nt ses propos parus dans le Sun, où il assurait que la décision de Londres de privilégie­r une relation étroite avec L’UE tuerait « probableme­nt » la possibilit­é de conclure un accord de libre-échange avec les États-unis.

UN « FORMIDABLE » ACCORD

Affichant sa volonté de parvenir à un « formidable » accord d’échange bilatéral avec Londres, M. Trump s’est voulu optimiste : « nous voulons faire des échanges avec le Royaume-uni, ils veulent en faire avec nous ».

En écho, Theresa May a évoqué sa volonté d’aboutir à un accord « ambitieux » avec Washington une fois que la sortie de L’UE sera effective.

Tentant de compenser la déflagrati­on provoquée par son entretien au Sun, le locataire de la Maison-blanche a déploré la façon dont le tabloïd avait retranscri­t ses propos.

« J’ai dit des choses très gentilles sur elle, mais ils ne les ont pas mises en titre », a-t-il lancé, avant de faire longuement l’éloge de Mme May, fragilisée au sein de son propre parti conservate­ur après de récentes démissions, dont celle du ministre des Affaires étrangères Boris Johnson.

« C’est une très bonne négociatri­ce, très dure, elle est très intelligen­te, très déterminée », a martelé le magnat de l’immobilier.

FAKE NEWS

Il en a profité, comme à son habitude, mais avec une virulence particuliè­re, pour multiplier les attaques contre la presse. « CNN est Fake news. Je ne prends pas de questions de CNN ! », a-t-il ainsi asséné.

Les propos de M. Trump dans le Sun contre Mme May ont suscité un réel émoi au Royaume-uni. « Où sont vos bonnes manières, Monsieur le président ? », a tweeté le ministre de l’éducation Sam Gyimah, résumant la stupéfacti­on générale.

Cette sortie de M. Trump constituai­t une claque d’autant plus cinglante pour Mme May que, jeudi soir, elle lui avait déroulé le tapis rouge en l’accueillan­t pour un dîner au palais de Blenheim, résidence de campagne près d’oxford.

ÉCOSSE AUJOURD’HUI

M. Trump a quitté Londres en fin de journée pour rejoindre l’écosse, où il doit passer deux jours sur son luxueux complexe hôtelier de Turnberry, qui compte trois terrains de golf.

Ultime étape de sa tournée européenne, il rejoindra ensuite Helsinki où il retrouvera lundi son homologue russe Vladimir Poutine.

– Avec Jerôme Cartillier

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 ?? PHOTOS AFP ?? 1. À son arrivée dans la cour du château de Windsor, Elizabeth II a invité le président Donald Trump à passer en revue sa garde d’honneur, des soldats vêtus du traditionn­el uniforme rouge et coiffés du célèbre bonnet à poils d’ours. 2. Après quelques clichés pour la presse et une ballade sur le terrain du château, le couple présidenti­el et la reine ont pénétré à l’intérieur de la forteresse médiévale. On les voit ici marcher sur le tapis du Grand Corridor. 3. Lors d’une visite au Royal Chelsea Hospital, la première dame américaine, Melania Trump, en a profité pour jouer une partie de boulingrin avec un pensionnai­re de l’établissem­ent.
PHOTOS AFP 1. À son arrivée dans la cour du château de Windsor, Elizabeth II a invité le président Donald Trump à passer en revue sa garde d’honneur, des soldats vêtus du traditionn­el uniforme rouge et coiffés du célèbre bonnet à poils d’ours. 2. Après quelques clichés pour la presse et une ballade sur le terrain du château, le couple présidenti­el et la reine ont pénétré à l’intérieur de la forteresse médiévale. On les voit ici marcher sur le tapis du Grand Corridor. 3. Lors d’une visite au Royal Chelsea Hospital, la première dame américaine, Melania Trump, en a profité pour jouer une partie de boulingrin avec un pensionnai­re de l’établissem­ent.
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