Du bois canadien au pied de la statue de la Liberté à New York
Goodfellow, établi au Québec depuis 120 ans, décroche le contrat
N’en déplaise à Donald Trump, le pavillon d’accueil de Liberty Island à New York où passent près de cinq millions de visiteurs par année a été érigé en bonne partie avec du bois canadien, traité par Goodfellow, une société établie à Delson, près de Candiac.
Malgré les mesures protectionnistes du président américain, des entreprises québécoises réussissent à rayonner au pays de l’oncle Sam.
Le Journal a appris que c’est Goodfellow, une société publique cotée à la bourse (GDL, TSE), ayant son siège social à Delson, près de Candiac, qui a été retenue pour fournir le bois traité comme les poutres lamellées utilisées dans la construction du nouveau pavillon de Liberty Island.
« Nous avons fourni le bois de toute la portion extérieure de l’édifice qui est fait en bois lamellé et qui sera apparente », a confirmé Jean Pincince, directeur des ventes aux États-unis pour Goodfellow.
CARNET DE COMMANDES
Le marché américain représente de belles occasions d’affaires pour l’entreprise qui a des antennes aux États-unis où elle a réalisé dernièrement plusieurs contrats ( voir tableau).
Pour Liberty Island, la cargaison de bois a été livrée au début de juin. La valeur du contrat s’élève à environ 250 000 $.
La livraison a nécessité une logistique orchestrée au quart de tour puisqu’il a fallu embarquer les camions sur des barges.
Le bois utilisé sur Liberty Island est du sapin Douglas qui vient de la Colombie-britannique. Il a toutefois été traité à l’usine de Delson, au Québec, où travaillent près de 500 personnes.
Contrairement au bois d’oeuvre, le bois manufacturé est exempt des droits compensatoires.
« Cette année, c’est très occupé. On vient de livrer l’adirondack Welcome Center, à Queensbury. On est rendu à une dizaine de contrats aux États-unis depuis le début de l’année », a dit M. Pincince.
Une partie de la production de Goodfellow est touchée par les droits compensatoires comme les planches de pin blanc. Comme le marché favorise actuellement les producteurs de bois, ce sont les consommateurs américains qui écopent des augmentations de tarifs, déplore M. Pincince.
« Ce sont les Américains qui se trouvent à payer la facture en fin de compte », a-t-il dit.
Goodfellow vient tout juste également de signer un contrat d’un demi-million de dollars au Connecticut.
Les donneurs de contrats américains ne semblent pas trop se formaliser des déclarations parfois incendiaires de leur président.
« Ce qui compte, c’est le prix et le respect des délais de livraison », a ajouté M. Pincince.