Le Journal de Quebec

UNROAD TRIP PAS COMME LES AUTRES

- VÉRONIQUE LEDUC

NATASHQUAN | À 1300 km et 15 heures de route de Montréal se trouve un petit village qui marque à jamais ceux qui prennent la peine de s’y rendre et le temps de s’y arrêter. Au bout de la route 138, Natashquan promet un contact avec un Québec peu connu : celui des immenses espaces, de la mer et des forêts de conifères, celui où l’approvisio­nnement alimentair­e est un cassetête, celui de la cohabitati­on avec les communauté­s autochtone­s. En route pour un road trip pas comme les autres.

Cela m’aura pris des années, comme c’est le cas pour bien des gens, avant de m’y rendre. C’est que Natashquan, il faut l’avouer, ce n’est pas la porte d’à côté. Mais si l’on considère la route comme faisant partie du voyage, le village qui a vu naître Gilles Vigneault semble étrangemen­t plus près.

Après la ville de Québec, on croise le beau village de Tadoussac avec sa grande baie et ses nombreux cafés, suivi de Sept-îles, ses îles, ses sentiers de randonnées et ses plages. Il y a ensuite Baie-comeau, ses restos et sa microbrass­erie.

Puis, en bordure de la 138, il y a tous ces villages aux noms qui piquent la curiosité et où il faut prendre le temps de s’arrêter : Les Escoumins, Sault-auMouton, Portneuf-sur-mer, Rivièreau-tonnerre… Et encore un peu plus à l’est, quand on arrive à Mingan et qu’on explore son archipel impression­nant composé de phares et de monolithes, on est déjà presque arrivé à destinatio­n.

C’est ainsi que deux, trois, ou plusieurs jours plus tard – selon le rythme qu’on s’est alloué pour faire la route – on aperçoit, qui semblent veiller sur la mer, la douzaine de petites maisons rouges et blanches du site des Galets, anciennes cabanes de pêcheurs et icônes de Natashquan.

Nous y voilà !

PRENDRE LE TEMPS

Au bureau de tourisme de Natashquan, la dame qui nous accueille déplore le fait que les visiteurs ne soient souvent que de passage et ne fassent que « venir voir » le village avant de repartir aussitôt. Elle assure que la plupart d’entre eux regrettent de n’avoir pas réservé plusieurs nuitées, question d’avoir le temps de flâner sur la longue plage, de plonger dans l’eau fraîche de la mer, de s’adapter au rythme lent du village et de rencontrer les Natashquan­ais.

Parce que, avouons-le, c’est là que se cache toute la beauté d’une escapade dans ce village relié au reste du Québec par la route depuis 1996 seulement. On ne se rend pas à Natashquan pour ses attraction­s qui sont peu nombreuses, mais bien pour admirer ses paysages nordiques poignants, pour sentir ses effluves marins, pour observer ses marées et pour se laisser dépayser.

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