Le Journal de Quebec

UNE FORÊT DE POT DANS SA COUR

Amélie Chevalier et Ernst Jr St-cyr (sur la photo) cultivent tout à fait légalement une petite, mais spectacula­ire plantation de cannabis thérapeuti­que derrière leur bungalow.

- ANNABELLE BLAIS

Un couple de la Rive-nord de Montréal a réussi à cultiver tout à fait légalement une petite, mais spectacula­ire plantation de cannabis thérapeuti­que derrière son bungalow. Dans la cour d’amélie Chevalier et Ernst Jr St-cyr à Blainville, en banlieue nord de Montréal, on ne compte que huit plants de pot. Et pourtant, leur taille est si impression­nante que le cabanon a pratiqueme­nt disparu derrière le feuillage. « Je n’aurais jamais pensé que ça viendrait aussi gros », explique Mme Chevalier à propos de ses semis qui ont atteint environ 8 pieds de haut et 4 ou 5 pieds de circonfére­nce. Avec un bon pouce vert, les Canadiens de toutes les provinces, sauf du Québec et du Manitoba, pourront aussi avoir leur petite forêt dans leur cour tant qu’ils se limitent à quatre plants par résidence. La culture à la maison du cannabis récréatif sera permise au Canada dès l’automne. Le Québec a toutefois choisi de l’interdire ( voir encadré), mais la décision pourrait être contestée devant les tribunaux. Or, les Québécois qui ont une prescripti­on médicale, comme c’est le cas de Mme Chevalier, ont déjà le droit de faire pousser leur propre pot depuis 2016. Mme Chevalier possède une prescripti­on de cannabis thérapeuti­que pour des troubles anxieux et des humeurs dépressive­s pour lesquels elle prenait une médication aux nombreux effets indésirabl­es. Elle a remplacé ces médicament­s par le cannabis. La Blainvillo­ise a préféré se tourner vers la culture à domicile plutôt qu’acheter à des producteur­s autorisés. « Le pot vendu par les producteur­s autorisés est très onéreux, 9 à 10 $ le gramme », explique-t-elle.

JARDINIER AU PASSÉ CRIMINEL

Néophyte dans l’art de cultiver le cannabis, Amélie Chevalier peut compter sur l’expertise de son conjoint, Ernst Jr St-cyr.

Ce dernier n’est pas un enfant de choeur. Son dossier criminel montre des condamnati­ons en matière de vol qualifié, de voies de fait, d’introducti­on par effraction, de séquestrat­ion, d’extorsion, ainsi que de possession de drogue.

Manifestem­ent passionné par la culture du cannabis, il nous a montré avec quel soin il s’occupait des plants.

Ernst Jr St-cyr s’est d’abord identifié au Journal comme étant le producteur responsabl­e de la plantation. Sa conjointe a toutefois corrigé le tir en expliquant être la personne autorisée par Santé Canada à cultiver. Elle reconnaît que M. St-cyr, qui a déjà fait pousser illégaleme­nt du cannabis, lui a cependant appris tous ses secrets de jardinier.

Selon la loi, une personne autorisée à faire pousser du cannabis médical ne peut avoir des antécédent­s judiciaire­s en matière de stupéfiant­s.

Santé Canada indique que seules les personnes enregistré­es peuvent participer à la culture.

RESPECTER LES VOISINS

Pour le moment, l’odeur des plants n’est pas spécialeme­nt forte, mais risque d’être plus intense lors de la période de floraison. Le couple est tenu de respecter les règlements municipaux qui interdisen­t les nuisances, ce qui peut inclure les odeurs.

La cour n’est pas fermée par une clôture, mais par une haie de cèdres. Santé Canada suggère, mais n’oblige pas, l’installati­on d’une clôture haute munie d’une barrière à verrouilla­ge ou d’un système d’alarme.

Ottawa limite également la quantité de cannabis entreposé à domicile. Même si ses énormes plants risquent de donner une récolte abondante, Mme Chevalier, qui a une prescripti­on calculée à 5 grammes de cannabis par jour, pourra conserver plus de 3750 grammes, assez pour l’approvisio­nner pour les deux prochaines années.

– Avec la collaborat­ion de Marie-christine Noël

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Les huit plants de pot dans la cour arrière bungalowd’amélie du Chevalier sont presque aussigrosq­ue des arbres. En mortaise, conjoint de Mme Chevalier, le Ernst Jr St-cyr, qui a déjà fait pousser illégaleme­nt du cannabis, lui a tout appris des secrets de cette culture.

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