Les chaînes de fast-food se lancent dans le végé
Elles le font pour attirer ceux qui veulent réduire leur consommation de viande
Les grandes chaînes de restauration rapide commencent à offrir des options végé pour plaire non seulement aux végétariens et végétaliens, mais aussi à ceux qui veulent réduire leur consommation de viande.
« Le végétarisme connaît une progression assez lente, relativement marginale. Par contre, les consommateurs qui ajoutent une option végé à leur menu sans être 100 % végétariens sont en croissance partout en Amérique du Nord », mentionne la consultante en marketing alimentaire, Isabelle Marquis.
La dernière chaîne à se lancer est A&W, avec son burger « Beyond the meat », entièrement fait de protéine végétale.
Il s’agit de la première option offerte par une grande chaîne de restauration rapide qui ressemble le plus à de la viande. Il pourrait être qualifié de végétalien si on demandait de retirer la mayonnaise et si on excluait la possibilité qu’il puisse être cuit sur la même plaque que les boulettes de viande.
Harvey’s et Burger King ont pour leur part un burger végétarien fait avec du soya ou des légumes.
PEU DE VÉGÉTARIENS
Seulement 7 % des Canadiens se considèrent comme végétariens tandis que ceux que l’on appelle les « flexitariens » sont beaucoup plus nombreux.
« Un flexitarien, c’est quelqu’un qui mange beaucoup de viande, qui aime ça, mais qui a décidé de réduire un peu sa consommation parce que les instances médicales le disent, précise Bernard Boutboul, spécialiste en marketing et développement de la restauration. Ils augmentent cependant la qualité de leur viande et sont végétariens de temps en temps ».
La consommation de viande rouge et de viande transformée est entre autres associée à une augmentation des risques de cancer et de maladies cardiovasculaires.
Les grandes chaînes veulent donc offrir des options végé puisque de plus en plus de gens en recherchent, mais elles le font aussi pour des raisons économiques, indique Mme Marquis.
« Le coût de la viande augmente depuis un certain nombre d’années, ce qui affecte les restaurateurs. Ils essaient donc de réduire la qualité ou de diversifier leur offre pour diminuer l’augmentation globale des coûts », explique l’experte.
PAS SANTÉ
Les chaînes cherchent aussi à démontrer qu’elles sont socialement responsables et qu’elles ont une conscience environnementale en choisissant d’offrir une option perçue comme plus santé et plus éthique, ajoute Mme Marquis.
Il ne faut cependant pas croire que tout ce qui est végétarien ou végétalien est plus santé, souligne la nutritionniste Cynthia Marcotte, qui a analysé le nouveau burger D’A&W.
La boulette contient très peu de « vrais ingrédients ». On y retrouve des protéines isolées et des extraits avec des vitamines ajoutées, souligne la nutritionniste.
« C’est mieux que le burger de viande, pour l’aspect cancérigène et pour ne pas avoir tué d’animaux, mais ce n’est pas santé », insiste Mme Marcotte. C’est ultra-transformé. Il y a plus de sodium et il est plus calorique que le Teen burger », insiste Mme Marcotte.