Le Journal de Quebec

LE VÉLO QU’IL GAGNE LE MÈNE AUX JEUX DE 1976

- ALAIN BERGERON

VAL-D’OR | Le vélo offert par le Tour de l’abitibi en 1975 a procuré à Pierre Harvey beaucoup plus qu’une récompense pour sa victoire. C’est sur ce Peugeot en vert « fluo » qu’il a mérité sa place aux Jeux olympiques de Montréal l’année suivante.

Dans les mois suivant son sacre abitibien à sa dernière année junior, le jeune cycliste de 18 ans écoulait sa première session en génie mécanique à l’université Laval quand ce vélo promis lui a été livré. Il tombait pile.

Une invitation lui avait été adressée pour se joindre à une dizaine de coureurs québécois de catégorie senior pour un camp d’entraîneme­nt en Floride grâce au programme « Mission Québec 76 », créé pour augmenter la représenta­tion d’athlètes du Québec aux Jeux de Montréal.

« Vu que j’avais bien fait ça en Abitibi, des gens se sont dit : “On va envoyer le ti-cul qui sort du junior pour lui donner une chance, pour voir si ça vaut la peine” », raconte Harvey, qui a reçu un accueil froid pour son projet à son retour à la maison familiale pour les vacances de Noël.

« Voyons donc, Pierrot, c’est bien beau de faire du bicycle, mais l’école est plus importante », a réagi sa mère, en pleurs, en tentant en vain de le dissuader.

UN AUTRE PARI RÉUSSI

Le camp se passait en février et mars. Durant le premier mois à suer sur les routes de Floride, il a retrouvé la forme perdue après son régime « de steak haché et de Kraft Dinner » à l’université.

Puis, il y a eu quelques courses de sélection impliquant les Canadiens et des équipes américaine­s. On ne s’en étonne plus, le « ti-cul » a remporté la première course et obtenu ensuite le privilège de vivre ses premiers Jeux olympiques. La magie de sa victoire au Tour de l’abitibi, quelques mois plus tôt, venait encore d’opérer.

« Le Tour a été l’élément déclencheu­r pour aller aux Jeux. Sans ça, peut-être que je n’aurais jamais pensé que j’étais aussi bon. Je me serais dit, c’est le fun le vélo, mais il y a autre chose dans la vie. Par contre, quand tu réalises que tu as un potentiel, ça vaut la peine de persévérer pour aller voir où se situent tes limites. »

 ?? PHOTO COURTOISIE R. FURNESS ?? Sur cette finale de la quatrième étapeau Tour de 1975, Pierreharv­ey l’emporteau sprint au centre-ville de La Sarreendev­ançant notamment le favori local Michel Baril (àdroite). La légende Harveyvena­it de naître.
PHOTO COURTOISIE R. FURNESS Sur cette finale de la quatrième étapeau Tour de 1975, Pierreharv­ey l’emporteau sprint au centre-ville de La Sarreendev­ançant notamment le favori local Michel Baril (àdroite). La légende Harveyvena­it de naître.

Newspapers in French

Newspapers from Canada