La Ville retire les affiches et est menacée de poursuites
La coalition syndicale évoque la liberté d’expression politique
La Ville de Québec a retiré hier des affiches controversées et enverra la facture aux syndicats qui les ont installées, malgré une mise en demeure et des menaces de poursuites.
Les syndicats et la Ville de Québec se sont engagés dans une guerre de tranchées, hier, alors qu’ils se sont renvoyé la balle dans le dossier des affiches anti-libéraux et caquistes installées par la coalition syndicale la semaine dernière dans Taschereau.
Dès le matin, les syndicats avaient affirmé qu’ils n’avaient pas l’intention de se plier à la demande de la Ville de Québec de retirer celles-ci.
En l’espace de quelques minutes, sur l’heure du midi, les choses se sont bousculées. Malgré l’envoi d’une mise en demeure par les syndicats, la Ville a choisi de passer à l’action et a retiré les affiches avec l’intention d’envoyer la facture à la coalition.
La Ville précise que son règlement d’urbanisme interdit l’affichage non autorisé sur le domaine public en dehors de la période électorale. Celle-ci s’échelonnera du 30 août au 1er octobre 2018.
Elle fait ainsi fi d’une mise en demeure envoyée quelques minutes plus tôt par les syndicats. « Indépendamment du contenu de votre réglementation, les positions que vous avez prises dans cette affaire constituent une atteinte grave à la liberté d’expression garantie par les chartes », indique le document.
« ATTEINTE GRAVE »
Le représentant du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), Marc Ranger, a réitéré au Journal qu’il s’agit d’une « atteinte grave » puisqu’il est question de liberté politique.
La Ville n’a pas démontré qu’il y a un inconvénient et qu’il y a urgence d’agir, selon M. Ranger, qui prône la tolérance.
« Toute tentative de la part de la Ville de Québec de retirer ses enseignes ou de les endommager entraînera immédiatement des poursuites judiciaires contre celle-ci avec réclamation de dommages punitifs et exemplaires pour abus de droit, mauvaise foi et violation des droits constitutionnels de nos clients », écrivent les avocats des syndicats dans la mise en demeure.
« On est dans le débat de la liberté d’expression. Avant la campagne, on peut le faire et on va le faire, a indiqué Marc Ranger. Si la Ville se met à retirer les pancartes, on va en avoir d’autres. On va faire en sorte que notre affichage soit présent à Québec. »
L’OPPOSITION APPUIE LA VILLE
Le chef de l’opposition, Jean-françois Gosselin, appuie entièrement les actions de la Ville. « Notre position est la même. Les pancartes doivent être retirées rapidement », a-t-il plaidé, exigeant que les syndicats respectent le règlement d’urbanisme, comme tous les partis politiques le font.
« Je suis curieux de savoir si les syndiqués, qui paient des cotisations, sont d’accord avec ce que leur syndicat fait avec leur argent et avec les messages qu’il véhicule. »