Que fera Québec dans le dossier de la vente de Junex ?
Un acteur de la saga du gaz de schiste souhaite convaincre le gouvernement de se ranger derrière lui pour bloquer la fusion de la firme pétrolière québécoise Junex avec l’albertaine Cuda.
« J’ai toujours été persuadé qu’on était capable de développer notre industrie par nous-mêmes et qu’on pouvait attirer des capitaux pour le faire », affirme Mario Lévesque, président d’utica Resources.
Cette entreprise, fondée il y a à peine sept mois, vient de présenter une offre bonifiée évaluée à au moins 40 M$ pour mettre la main sur Junex, dernière entreprise d’importance de l’industrie québécoise des hydrocarbures après la vente de Pétrolia à une firme albertaine, l’an dernier.
FINANCÉE PAR UN FONDS EUROPÉEN
Utica est financée par Lansdowne Partners, un important fonds de couverture européen. Lansdowne a déjà investi dans Questerre, une firme qui a effectué des opérations controversées d’exploration gazière dans la vallée du Saint-laurent.
De son côté, M. Lévesque a participé à la réalisation de levés sismiques pour plusieurs entreprises actives dans le gaz de schiste au Québec. Il fait actuellement du lobbyisme pour éviter que la fracturation hydraulique soit interdite au Québec.
Malgré tout, Mario Lévesque a bon espoir d’obtenir l’appui du gouvernement pour acquérir Junex, propriétaire du projet pétrolier Galt, en Gaspésie.
Comme Québec détient 15 % des actions de Junex et que Lansdowne en possède 10 %, M. Lévesque croit être en bonne position pour déjouer Cuda. Cette dernière a besoin de 66,7 % d’appuis chez les actionnaires de Junex pour prendre le contrôle de l’entreprise québécoise.
« En général, les gens du gouvernement sont très réceptifs à ce qu’on a à dire », soutient Mario Lévesque.
Le gouvernement ne dévoilera sa position que lors de l’assemblée des actionnaires du 2 août, indique une porte-parole d’investissement Québec, Isabelle Fontaine.