Départ abrupt du PDG de Ciment Mcinnis
Contrôlé par la Caisse de dépôt et placement depuis 2016, Ciment Mcinnis a perdu hier son grand patron pour la deuxième fois en deux ans.
En poste depuis novembre 2016, Hervé Mallet « quitte la société », indique un communiqué laconique de l’entreprise. À la Caisse, on ne veut pas dire si l’on a montré la porte au PDG. Celui-ci sera remplacé sur une base intérimaire par le chef des finances, Jean Moreau, en attendant qu’un successeur permanent soit trouvé.
« Il avait fait son bout de chemin et j’imagine que là, ça prenait quelqu’un d’autre pour amener l’usine à maturité », avance Henri Grenier, maire de Port-daniel–gascons, en Gaspésie, où se trouve l’immense cimenterie.
DÉPASSEMENTS DE COÛTS
M. Mallet est arrivé chez Mcinnis alors que la construction des installations venait de subir des dépassements de coûts de 450 millions $, portant la facture totale à 1,5 milliard $.
L’explosion des dépenses avait mené à l’éviction du précédent PDG, Christian Gagnon, et forcé la Caisse à réinjecter 125 millions $ dans le projet pour un investissement total de 265 millions $. La famille Beaudoin-bombardier avait ainsi perdu le contrôle de l’entreprise.
La participation de la Caisse dans Beaudier Ciment, la société mère de Ciment Mcinnis, a encore augmenté l’an dernier, passant de 51,6 à 58,9 %. Beaudier Ciment détient 65,5 % de Ciment Mcinnis. Dans son rapport annuel, la Caisse présente Beaudier Ciment comme une de ses filiales.
100 000 TONNES PAR MOIS
L’usine a produit ses premières tonnes de ciment en juin 2017. Depuis avril, elle fabrique plus de 100 000 tonnes métriques de ciment par mois, indique Mcinnis dans un document remis à la municipalité.
Cela signifie que la cimenterie fonctionne actuellement à un peu plus de la moitié de sa capacité maximale de 2,2 millions de tonnes par année. L’objectif sera atteint « bientôt », précise Ciment Mcinnis.
Jusqu’ici, les citoyens ne se plaignent pas de la cimenterie, qui est le plus important pollueur industriel au Québec, assure le maire Grenier.
« Il y a même des gens ici qui pensent qu’il n’y a pas encore d’opérations ! » lance-t-il.