Un toxicomane fait des doigts d’honneur à son honneur
Un toxicomane qui a usé de toutes les politesses pour convaincre le juge de le remettre en liberté provisoire a finalement fait des doigts d’honneur au juge lorsque ce dernier n’a pas acquiescé à sa demande.
Accusé de vol de véhicule, de trafic de stupéfiants ainsi que de non-respect des conditions de probation, Raphael Caron tentait de recouvrer sa liberté pendant les procédures, malgré une imposante feuille de route en matière de violence qui lui a valu plusieurs années d’emprisonnement. Le jeune homme volubile et poli a ainsi longuement raconté son histoire lorsque son avocat lui en a donné l’occasion.
Aux prises avec d’importants problèmes de consommation de drogue, l’accusé a fait valoir qu’il suivait un programme de méthadone afin de tenter de se débarrasser d’une dépendance aux opiacés. Il a rapporté avoir eu à une certaine époque les « bras remplis de trous » en raison de la drogue qu’il s’injectait par intraveineuse.
DROIT CHEMIN
Il a également fait l’éloge de sa conjointe, enceinte de quatre mois, qui l’aide à revenir dans le droit chemin. Raphael Caron a même éclaté en sanglots lorsqu’il a évoqué la « honte » qu’il ressentait d’être en prison sans pouvoir être aux côtés de sa conjointe et de l’enfant à naître.
Il s’est dit motivé à retrouver un mode de vie sain et, pour ce faire, il a donc demandé au juge Christian Boulet de le libérer afin de faire une thérapie fermée pour le sortir définitivement de ses dépendances.
Après avoir patiemment écouté l’accusé, le juge est toutefois revenu sur les derniers crimes le menant en prison. Particulièrement sur celui du 7 juillet alors qu’il aurait de son propre chef approché un pur inconnu qui s’avérait être un policier en vacances.
« VANTARDISE »
Sans rien demander, Caron aurait raconté à ce policier comment il fraudait des entreprises en plus de lui offrir de la drogue en exhibant un sac contenant plusieurs « pilules blanches ».
Le juge Boulet a mis l’accent sur la « vantardise » de l’accusé pour faire valoir la forte probabilité que Raphael Caron commette à nouveau des crimes pendant sa liberté provisoire.
Comprenant qu’il ne pourrait retrouver sa conjointe de sitôt, l’attitude de l’accusé a rapidement changé : il a levé de ses mains menottées les deux majeurs en direction du juge. Christian Boulet n’a toutefois pas vu l’insulte à son endroit et Caron a pris le chemin des cellules escorté, en criant et en finissant par un « Je t’aime, bébé ».