L’avocat de Stormy Daniels pense à la présidentielle
WASHINGTON | (AFP) Depuis plusieurs mois, l’avocat de l’actrice porno Stormy Daniels, Michael Avenatti, est une épine dans le pied de Donald Trump. Mais ces derniers jours, il a franchi un pas de plus en laissant entendre qu’il pourrait bien se présenter à l’élection présidentielle de 2020.
« Je vais poursuivre Donald Trump en justice », a-t-il dit hier à la chaîne ABC. « La seule question, c’est combien de jurés nous aurons à ce procès. »
M. Avenatti représente Stormy Daniels, de son vrai nom Stephanie Clifford, qui est engagée dans une bataille judiciaire avec le président.
L’actrice de films pornos affirme avoir eu une liaison avec le milliardaire républicain et elle tente d’obtenir l’annulation d’un accord de confidentialité signé en 2016, dans lequel elle acceptait, en échange de 130 000 $, de garder le silence sur cette relation.
Son très médiatique avocat s’est rendu jeudi à l’iowa State Fair, une grande foire agricole de plusieurs jours à Des Moines, étape quasi obligatoire pour les aspirants à la présidence.
« J’explore une candidature à la présidence des États-unis », a dit l’avocat basé en Californie au journal Des Moines Register, un rare aveu aussi tôt dans la course.
PAS DE RETENUE
Et dans un discours vendredi lors d’un dîner de collecte de fonds pour les démocrates, pendant lequel les aspirants démocrates à la présidence rivalisent pour briller, il s’est positionné comme prêt à en découdre avec M. Trump.
Trop de candidats démocrates, a jugé M. Avenatti, « ont tendance à apporter des coupe-ongles dans un combat par armes à feu ». Selon lui, il ne faut pas être dans la retenue face à Donald Trump.
« Le moment que nous vivons est grave. Il est critique. Trump n’a pas la personnalité, le coeur, le savoir ou la sagesse pour être président des États-unis », a-t-il lancé.
Tentant de peaufiner une image de présidentiable, il a répondu hier à une série de questions sur ABC, considérant que les plus grandes menaces à la sécurité nationale des États-unis étaient « la Corée du Nord et l’iran ».
Il a notamment critiqué le sommet historique du 12 juin à Singapour entre M. Trump et le leader nord-coréen Kim Jong-un, le qualifiant de simple « séance de photos devant quelques drapeaux et un tapis rouge ».
Et il a raillé le président pour son « tweet en majuscules (envoyé) au milieu de la nuit » pour menacer l’iran, alors que la situation « est sérieuse ».
Interrogé hier sur CNN à propos des ambitions politiques de M. Avenatti, l’avocat de Donald Trump, Rudy Giuliani, a d’abord fait mine de ne pas reconnaître son nom, avant de suggérer qu’il devrait commencer par régler « une histoire de faillite » à laquelle il fait face.