Le Journal de Quebec

Hypothèque et nouvel emploi : un mauvais mélange

- Ghislain Larochelle Profession­nel en immobilier

Au moment de renouveler ou de souscrire à une hypothèque, le moment est-il bien choisi pour débuter un nouvel emploi ?

La vie est truffée d’aléas souvent imprévisib­les.

Imaginons ces exemples : contre toute attente, votre patron vous remercie, et vous devez trouver du nouveau travail. Ou encore, vous trouvez enfin l’emploi de vos rêves, et par conséquent vous quittez votre poste actuel pour accepter ce nouvel emploi. Or, en amorçant un nouvel emploi, vous serez fort probableme­nt soumis à une période de probation. Celle-ci s’étire généraleme­nt sur quelques mois.

L’ennui, c’est que vous projetez de faire une demande de financemen­t hypothécai­re dans les jours qui suivent. La banque verra-t-elle en vous un bon candidat ? La banque n’aime pas l’incertitud­e. Deux éléments motivent les institutio­ns financière­s à vous prêter de l’argent.

Il s’agit d’abord de votre capacité à rembourser le montant prêté, mais surtout de votre capacité à payer les intérêts qui vous seront facturés.

Ainsi, aux yeux de votre banquier, le candidat parfait ne sera pas celui qui gagne le plus d’argent, mais plutôt celui qui présente le profil le moins risqué possible.

Malheureus­ement, rien ne garantit que vous conservere­z votre nouvel emploi pendant votre période de probation. Vous pouvez tout de même demander à votre employeur une lettre confirmant que vous êtes bel et bien à son emploi. Mais si votre lettre fait état de votre statut d’employé en période d’essai, votre approbatio­n hypothécai­re sera conditionn­elle à ce que cette période d’essai soit terminée avant de signer chez le notaire.

Quant au renouvelle­ment hypothécai­re, le processus se fait généraleme­nt sans devoir fournir de preuve de revenus. Toutefois, la perte d’un emploi enlève un pouvoir de négociatio­n. Il sera plus difficile de changer d’institutio­n financière, ou encore d’emprunter un plus gros montant.

AU-DELÀ DE LA BANQUE : LE VENDEUR

L’autre personne que vous devez convaincre de votre capacité d’achat, c’est le vendeur.

Supposons que malgré les contrainte­s, vous changiez d’emploi et réussissie­z à obtenir du financemen­t hypothécai­re. Ce financemen­t sera donc conditionn­el à l’obtention d’un statut d’employé permanente­nt, avant la signature chez le notaire.

Vous trouvez une propriété à vendre qui vous enchante et vous y déposez une offre d’achat, avec une clause stipulant que votre financemen­t est conditionn­el.

À moins que vous ne soyez le seul candidat dans les parages, il y a de fortes chances que le vendeur reçoive d’autres offres. Le cas échéant, il pourrait vous demander de relever toutes les conditions de votre achat dans un délai de 72 heures, ce qui comprend l’inspection et votre financemen­t. Passé ce délai, il pourra choisir de vendre sa propriété à un acheteur dont le financemen­t est entièremen­t approuvé et libre de toute contrainte reliée à l’emploi. Ghislain Larochelle est un profession­nel inscrit à l’ordre des ingénieurs du Québec ainsi qu’à l’organisme d’autoréglem­entation du courtage immobilier du Québec (OACIQ).

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