L’électrique antistress
Les pétrolières qui traitent les consommateurs comme des yo-yo, ça vous agace et ça vous donne le goût d’acheter un véhicule électrique. Mais leur autonomie vous paraît contraignante. La Chevrolet Volt offre peut-être la solution à cette apparente impasse.
Les hausses fréquentes du prix de l’essence vous poussent à considérer l’achat d’un véhicule électrique (VÉ) de taille compacte. Mais l’autonomie réduite de certains de ces véhicules et le prix exorbitant des autres vous rebiffent. La solu- tion à ce dilemme pourrait prendre la forme d’un véhicule hybride rechargeable comme la Chevrolet Volt.
Ce genre de véhicule combine l’action d’un moteur thermique peu énergivore à celle de moteurs électriques alimentés par une batterie de capacité moyenne. Le groupe motopropulseur qu’ils constituent procure, en traction électrique, une autonomie suffisante pour combler les besoins quotidiens d’un grand nombre de consommateurs canadiens. De plus, ces véhicules coûtent généralement moins cher qu’un VÉ. Enfin, puisqu’ils peuvent aussi se déplacer grâce à l’énergie produite par leur moteur thermique, seul ou en duo, ils éliminent le « stress de l’autonomie » engendré par les longs périples.
Dans le cas de la Volt, ce groupe motopropulseur est appelé Voltec. Il est constitué de deux moteurs électriques qui entraînent les roues avant. Ils sont alimentés par une batterie au lithiumion de 18 kwh assisté d’un 4-cylindres Ecotec de 1,5 L à essence qui lui sert de génératrice. Il produit de l’électricité lorsque la batterie atteint son seuil minimum, ou lorsqu’on souhaite préserver sa charge pour un usage ultérieur. La puissance nette de 149 ch (111 kw) fournie par ce groupe motopropulseur procure d’excellentes performances, comme en témoignent les 8 brèves secondes nécessaires pour passer de 0 à 100 km/h avec cette voiture.
PRÉCURSEUR D’UNE NOUVELLE CATÉGORIE
Relativement exclusive à l’époque de son lancement, à l’été 2010, la Volt a joué un rôle de précurseur dans un créneau constitué aujourd’hui d’une poignée de modèles compacts : l’audi A3 e-tron, la nouvelle Honda Clarity, la Hyundai Ioniq PHEV, l’utilitaire Mini Coutryman PHEV et la Toyota Prius Prime. Cette Chevrolet demeure cependant le modèle du genre le plus populaire au Canada, tout en étant, depuis 2011, le véhicule électrifié le plus vendu (VÉ et hybrides rechargeables confondus). Par ailleurs, soulignons qu’en 2017, la moitié des Volt vendues au pays ont pris la route du Québec.
Toutes ces Chevrolet ne représentent toutefois qu’une poignée de véhicules. L’an dernier, seules 2123 Volt ont été livrées au Québec et 4313 au Canada. Durant la même période, les concessionnaires GM ont vendu plus de 27 000 Chevrolet Cruze à l’échelle du pays. Cette voiture compacte, qui a un gabarit similaire à celui d’une Volt, compte parmi les plus populaires de sa catégorie au Canada.
L’écart entre ces chiffres de ventes s’explique simplement : le prix plus élevé de la Volt freine à sa diffusion. Offerte à partir d’environ 39 000 $, la Volt LT d’entrée de gamme coûte 16 500 $ de plus qu’une Cruze Hatchback LT, un modèle comparable qui, à l’instar de la Volt, a une carrosserie à hayon.
INCITATIFS DE QUÉBEC
Heureusement, la Volt figure parmi les véhicules admissibles aux incitatifs applicables à l’achat ou à la location qu’offre le gouvernement du Québec. Pour l’achat de cette voiture, le rabais se chiffre à 8000 $, alors que les montants proposés pour la location varient
de 2000 à 8000 $, selon la durée du terme. Cette aide gouvernementale rend la Volt plus attrayante puisqu’elle réduit, par exemple, le prix d’achat à environ 31 000 $.
Ce programme gouvernemental prévoit également des subventions pour l’achat et l’installation de bornes de recharge à haut débit (240 v). Ces appareils réduisent considérablement le temps de recharge de la batterie. Dans le cas d’une Volt 2018, voiture dont nous avons fait l’essai, lorsque la charge de la batterie a atteint son seuil minimum, environ 13 heures sont nécessaires pour la recharger à l’aide d’une prise de courant de 120 v ordinaire. Par contre, avec une borne de recharge de 240 v, environ 4,5 heures suffisent. Or, le coût d’achat de ce genre d’équipement se situe entre 600 et 1300 $, alors que son installation coûte de 400 à 1100 $, selon le site du gouvernement du Québec (www.vehiculeselectriques.gouv.qc.ca) qui précise que l’aide financière offerte dans ce volet du programme peut atteindre 600 $ (350 $ pour l’achat d’une borne admissible et 250 $ pour son installation).
Par ailleurs, puisqu’il s’agit d’une aide financière versée par le gouvernement, le bénéficiaire reçoit automatiquement un « relevé 27 » de Revenu Québec (RL-27). Dans ce cas, que doit-on faire au moment de remplir la déclaration de revenus annuelle ? Si le véhicule ne sert qu’à des fins personnelles ou familiales, il ne serait pas nécessaire de déclarer ce RL-27. Par contre, s’il s’agit d’un véhicule mis à la disposition d’un employé par son employeur, ou un véhicule utilisé par un travailleur autonome dans le cadre de ses fonctions, il vaudrait mieux s’entretenir avec un fiscaliste pour éviter des bévues potentiellement onéreuses.
SAVOIR DÉFINIR SES BESOINS
L’aspect pécuniaire de l’achat d’une voiture verte ne s’arrête pas là. Encore faut-il savoir quel usage on en fera. Si le but premier de l’acquisition du véhicule vise à réduire les frais annuels en carburant, une Chevrolet Cruze Hatchback à moteur turbodiesel pourrait aussi constituer une solution intéressante, du moins dans le cas d’un automobiliste ayant à parcourir régulièrement de longues distances (imaginez, par exemple, un travailleur qui fait l’aller-retour Montréal-québec chaque semaine). Équipée d’un 4-cylindres turbodiesel de 1,6 L, cette Cruze est offerte à partir de 26695 $ et sa consommation moyenne serait de 6,5 L/100 km, selon les chiffres publiés par Ressources naturelles Canada (RNCAN). Puisque la Volt affiche une moyenne de 5,6 L/100 km (calculée sur la base d’une utilisation régulière et normale de son moteur thermique), l’écart de moins d’un litre aux 100 km que cela représente pourrait, dans certains cas, défavoriser la Volt.
En revanche, si vous êtes un de ces citoyens canadiens moyens décrits par Statistique Canada, qui ne parcourent pas plus de 50 km quotidiennement pour faire l’aller-retour de la maison au travail, alors la Volt serait nettement plus désirable, malgré l’écart de prix d’achat. Dans un scénario pareil, il se pourrait même que vous n’entendiez presque jamais le ronronnement constant de son moteur, puisque l’autonomie électrique de cette voiture atteint 85 km, selon GM — chiffre que nous avons régulièrement dépassé de quelques kilomètres. La Volt est, par ailleurs, très agréable à conduire. Elle a une direction précise, une insonorisation efficace et un groupe motopropulseur particulièrement souple et discret. Ajoutez une borne de recharge sur les lieux du travail, et voilà comment rendre ce scénario encore plus rose… ou vert, si vous préférez !