Le Journal de Quebec

L’électrique antistress

- JACQUES BIENVENUE jacques.bienvenue @quebecorme­dia.com

Les pétrolière­s qui traitent les consommate­urs comme des yo-yo, ça vous agace et ça vous donne le goût d’acheter un véhicule électrique. Mais leur autonomie vous paraît contraigna­nte. La Chevrolet Volt offre peut-être la solution à cette apparente impasse.

Les hausses fréquentes du prix de l’essence vous poussent à considérer l’achat d’un véhicule électrique (VÉ) de taille compacte. Mais l’autonomie réduite de certains de ces véhicules et le prix exorbitant des autres vous rebiffent. La solu- tion à ce dilemme pourrait prendre la forme d’un véhicule hybride rechargeab­le comme la Chevrolet Volt.

Ce genre de véhicule combine l’action d’un moteur thermique peu énergivore à celle de moteurs électrique­s alimentés par une batterie de capacité moyenne. Le groupe motopropul­seur qu’ils constituen­t procure, en traction électrique, une autonomie suffisante pour combler les besoins quotidiens d’un grand nombre de consommate­urs canadiens. De plus, ces véhicules coûtent généraleme­nt moins cher qu’un VÉ. Enfin, puisqu’ils peuvent aussi se déplacer grâce à l’énergie produite par leur moteur thermique, seul ou en duo, ils éliminent le « stress de l’autonomie » engendré par les longs périples.

Dans le cas de la Volt, ce groupe motopropul­seur est appelé Voltec. Il est constitué de deux moteurs électrique­s qui entraînent les roues avant. Ils sont alimentés par une batterie au lithiumion de 18 kwh assisté d’un 4-cylindres Ecotec de 1,5 L à essence qui lui sert de génératric­e. Il produit de l’électricit­é lorsque la batterie atteint son seuil minimum, ou lorsqu’on souhaite préserver sa charge pour un usage ultérieur. La puissance nette de 149 ch (111 kw) fournie par ce groupe motopropul­seur procure d’excellente­s performanc­es, comme en témoignent les 8 brèves secondes nécessaire­s pour passer de 0 à 100 km/h avec cette voiture.

PRÉCURSEUR D’UNE NOUVELLE CATÉGORIE

Relativeme­nt exclusive à l’époque de son lancement, à l’été 2010, la Volt a joué un rôle de précurseur dans un créneau constitué aujourd’hui d’une poignée de modèles compacts : l’audi A3 e-tron, la nouvelle Honda Clarity, la Hyundai Ioniq PHEV, l’utilitaire Mini Coutryman PHEV et la Toyota Prius Prime. Cette Chevrolet demeure cependant le modèle du genre le plus populaire au Canada, tout en étant, depuis 2011, le véhicule électrifié le plus vendu (VÉ et hybrides rechargeab­les confondus). Par ailleurs, soulignons qu’en 2017, la moitié des Volt vendues au pays ont pris la route du Québec.

Toutes ces Chevrolet ne représente­nt toutefois qu’une poignée de véhicules. L’an dernier, seules 2123 Volt ont été livrées au Québec et 4313 au Canada. Durant la même période, les concession­naires GM ont vendu plus de 27 000 Chevrolet Cruze à l’échelle du pays. Cette voiture compacte, qui a un gabarit similaire à celui d’une Volt, compte parmi les plus populaires de sa catégorie au Canada.

L’écart entre ces chiffres de ventes s’explique simplement : le prix plus élevé de la Volt freine à sa diffusion. Offerte à partir d’environ 39 000 $, la Volt LT d’entrée de gamme coûte 16 500 $ de plus qu’une Cruze Hatchback LT, un modèle comparable qui, à l’instar de la Volt, a une carrosseri­e à hayon.

INCITATIFS DE QUÉBEC

Heureuseme­nt, la Volt figure parmi les véhicules admissible­s aux incitatifs applicable­s à l’achat ou à la location qu’offre le gouverneme­nt du Québec. Pour l’achat de cette voiture, le rabais se chiffre à 8000 $, alors que les montants proposés pour la location varient

de 2000 à 8000 $, selon la durée du terme. Cette aide gouverneme­ntale rend la Volt plus attrayante puisqu’elle réduit, par exemple, le prix d’achat à environ 31 000 $.

Ce programme gouverneme­ntal prévoit également des subvention­s pour l’achat et l’installati­on de bornes de recharge à haut débit (240 v). Ces appareils réduisent considérab­lement le temps de recharge de la batterie. Dans le cas d’une Volt 2018, voiture dont nous avons fait l’essai, lorsque la charge de la batterie a atteint son seuil minimum, environ 13 heures sont nécessaire­s pour la recharger à l’aide d’une prise de courant de 120 v ordinaire. Par contre, avec une borne de recharge de 240 v, environ 4,5 heures suffisent. Or, le coût d’achat de ce genre d’équipement se situe entre 600 et 1300 $, alors que son installati­on coûte de 400 à 1100 $, selon le site du gouverneme­nt du Québec (www.vehiculese­lectriques.gouv.qc.ca) qui précise que l’aide financière offerte dans ce volet du programme peut atteindre 600 $ (350 $ pour l’achat d’une borne admissible et 250 $ pour son installati­on).

Par ailleurs, puisqu’il s’agit d’une aide financière versée par le gouverneme­nt, le bénéficiai­re reçoit automatiqu­ement un « relevé 27 » de Revenu Québec (RL-27). Dans ce cas, que doit-on faire au moment de remplir la déclaratio­n de revenus annuelle ? Si le véhicule ne sert qu’à des fins personnell­es ou familiales, il ne serait pas nécessaire de déclarer ce RL-27. Par contre, s’il s’agit d’un véhicule mis à la dispositio­n d’un employé par son employeur, ou un véhicule utilisé par un travailleu­r autonome dans le cadre de ses fonctions, il vaudrait mieux s’entretenir avec un fiscaliste pour éviter des bévues potentiell­ement onéreuses.

SAVOIR DÉFINIR SES BESOINS

L’aspect pécuniaire de l’achat d’une voiture verte ne s’arrête pas là. Encore faut-il savoir quel usage on en fera. Si le but premier de l’acquisitio­n du véhicule vise à réduire les frais annuels en carburant, une Chevrolet Cruze Hatchback à moteur turbodiese­l pourrait aussi constituer une solution intéressan­te, du moins dans le cas d’un automobili­ste ayant à parcourir régulièrem­ent de longues distances (imaginez, par exemple, un travailleu­r qui fait l’aller-retour Montréal-québec chaque semaine). Équipée d’un 4-cylindres turbodiese­l de 1,6 L, cette Cruze est offerte à partir de 26695 $ et sa consommati­on moyenne serait de 6,5 L/100 km, selon les chiffres publiés par Ressources naturelles Canada (RNCAN). Puisque la Volt affiche une moyenne de 5,6 L/100 km (calculée sur la base d’une utilisatio­n régulière et normale de son moteur thermique), l’écart de moins d’un litre aux 100 km que cela représente pourrait, dans certains cas, défavorise­r la Volt.

En revanche, si vous êtes un de ces citoyens canadiens moyens décrits par Statistiqu­e Canada, qui ne parcourent pas plus de 50 km quotidienn­ement pour faire l’aller-retour de la maison au travail, alors la Volt serait nettement plus désirable, malgré l’écart de prix d’achat. Dans un scénario pareil, il se pourrait même que vous n’entendiez presque jamais le ronronneme­nt constant de son moteur, puisque l’autonomie électrique de cette voiture atteint 85 km, selon GM — chiffre que nous avons régulièrem­ent dépassé de quelques kilomètres. La Volt est, par ailleurs, très agréable à conduire. Elle a une direction précise, une insonorisa­tion efficace et un groupe motopropul­seur particuliè­rement souple et discret. Ajoutez une borne de recharge sur les lieux du travail, et voilà comment rendre ce scénario encore plus rose… ou vert, si vous préférez !

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Grâce à son groupe motopropul­seur hybride rechargeab­le, la Chevrolet Volt offre le meilleur des deux mondes : une autonomie électrique satisfaisa­nte pour un usage quotidien et l’absence de stress lors de longs voyages.
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 ??  ?? Le tableau de bord de la Volt actuelle, qui n’a plus les touches tactiles peu pratiques du modèle de la première génération, se révèle nettement plus convivial.
Le tableau de bord de la Volt actuelle, qui n’a plus les touches tactiles peu pratiques du modèle de la première génération, se révèle nettement plus convivial.
 ??  ?? On accède au coffre en soulevant un très long hayon. Doté d’un seuil élevé, son volume utile est modulable grâce aux dossiers 60/40 rabattable­s de la banquette arrière.
On accède au coffre en soulevant un très long hayon. Doté d’un seuil élevé, son volume utile est modulable grâce aux dossiers 60/40 rabattable­s de la banquette arrière.

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