Le Journal de Quebec

Réponse à « Mariée, mais prête à sauter dans le vide »

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Je vous félicite de la réponse donnée à cette femme qui voulait quitter son mari des 30 dernières années pour un homme rencontré par hasard. J’ai trouvé sa signature évocatrice de ce qu’elle s’apprêtait à faire. C’est tout comme si, lors d’un tour en avion, elle ouvrait la porte et sautait en bas. Elle est suicidaire. Elle veut tuer son couple en espérant ressuscite­r ailleurs.

Je sais de quoi je parle, car ce genre d’envie m’est arrivé au même âge qu’elle. L’avoir fait, je me serais détruite en détruisant mon mari aussi. Ça fait mal de ne pas tenter l’aventure. Même très mal. Mais y aller ferait encore plus de mal. J’ai d’ailleurs su ensuite que l’homme qui m’avait séduite à l’époque en avait fiancé deux autres tout en restant marié avec sa femme.

Un coup de foudre, c’est la fusion de deux subconscie­nts. Mais rien, je dis bien rien n’assure que les conscients seront capables de cohabiter. Aujourd’hui, je suis dans le grand âge et je n’ai jamais regretté ma décision de ne plus jamais revoir cet homme. Un jour, une psychologu­e m’avait demandé pourquoi je n’y allais pas puisque ça me tiraillait autant, et je lui avais répondu « pour la même raison que vous ne faites pas de feu de camp dans votre salon! »

Je suis sortie de cette épreuve lentement. La première année fut très longue. La deuxième, ça allait mieux, et par la suite je me suis rendu compte à quel point mon estime de moi-même s’était renforcée. J’ai compris que je pouvais faire confiance à ma tête et mon coeur parce qu’ils sont beaucoup plus forts que mon cul. Et quelle fierté j’avais dans le fond de mon coeur de ne pas avoir fait de peine à celui qui partageait tout avec moi.

Je terminerai sur le petit secret qu’une intervenan­te m’a un jour suggéré et que j’ai beaucoup utilisé par la suite : « Se faire croire qu’on ne connaît pas son mari. Que c’est un pur inconnu qu’on a rencontré dans un bar et ramené chez soi. Qu’avec lui, tout est permis. » Cette expérience sans frais monétaires, psychologi­ques ou affectifs, m’a permis de regarder mon conjoint autrement et de constater tout ce qu’il faisait pour moi. Depuis, je l’aime encore plus qu’au premier jour. Avoir un regard neuf sur mon mari m’a fait ressuscite­r moi-même !!! Ton imaginaire c’est ton parachute

Votre lettre m’a ravie en ce qu’elle illustre parfaiteme­nt les risques de se laisser aller à vivre un coup de foudre quand il entraîne dans son sillage plus de destructio­n que de constructi­on. Merci aussi pour le partage de la suggestion de ce subtil intervenan­t.

Une situation impensable, mais réelle

Ma fille et son conjoint de fait ont acheté une maison il y a 25 ans. Au fil des ans, son conjoint est devenu un accumulate­ur compulsif qui refuse de consulter. Il y a trois ans, pour fuir l’encombreme­nt total de la résidence, ma fille a dû louer un logement pour respirer un peu. Entre temps, son conjoint a quitté son emploi. Ma fille doit donc assumer seule les dépenses des deux résidences. N’ayant plus les moyens de payer pour tout ça, elle a fait part à son conjoint de sa volonté de réintégrer la maison. Mais ce dernier refuse catégoriqu­ement, même si la maison a été jusqu’à maintenant payée en parts égales par cet homme et ma fille. Quelle serait la solution? Anonyme

Il va falloir que votre fille passe par les tribunaux pour faire valoir ses droits. Dans la mesure où elle est conjointem­ent signataire avec ce monsieur de l’acte d’achat de la maison, ça devrait se faire rapidement et sans trop de frais. Mais si elle n’est pas signataire, la tâche risque d’être pas mal plus laborieuse.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada