Le Journal de Quebec

Le Club Appalaches nie tout climat de peur

La MRC Les Basques réclame son expropriat­ion

- ALEXANDRE ROBILLARD

Le dernier club privé de chasse et pêche en terres publiques se défend de faire régner un climat de peur dans le Bas-saint-laurent.

Le président du Club Appalaches, à l’est de Rivière-du-loup, a mis en doute les propos du préfet de la MRC Les Basques, Bertin Denis, alléguant une « aura de peur ».

« Je ne sais pas d’où il tient ces informatio­ns-là », dit Denis Lepage dans une entrevue téléphoniq­ue.

M. Lepage n’a pas été en mesure de commenter des allégation­s d’accrochage­s entre des résidents de la région et des représenta­nts du club, rapportées par notre Bureau d’enquête dans notre édition de vendredi dernier. « Il n’en vient pas jusqu’à mes oreilles », dit-il.

Selon le préfet de la MRC, la population locale ne se sent pas la bienvenue sur les terres publiques où le Club Appalaches détient l’exclusivit­é des droits de chasse et pêche depuis 1910. Bertin Denis soutient que les gardiens embauchés par le club « font peur au monde » sur le territoire de 150 kilomètres carrés.

La MRC souhaite que les partis politiques s’engagent durant la prochaine campagne à exproprier le Club Appalaches.

BIENVENUE

M. Lepage affirme que le club n’est pas responsabl­e si les visiteurs sont intimidés par les panneaux interdisan­t la chasse et la pêche aux non-membres sur le territoire.

« Si les gens ne se sentent pas bienvenus, je ne vois pas de responsabi­lité », dit-il.

Le président s’est limité à dire que les visiteurs peuvent circuler librement sans pêcher ou chasser.

« Je ne peux pas dire le mot bienvenu. Il faudrait que je sois le propriétai­re du sol. Moi je suis un occupant détenteur des droits chasse et pêche. »

« DISCORDE »

La Cour d’appel a reconnu il y a près de 20 ans l’exclusivit­é des droits du club tout en statuant que la population peut y circuler sans entrave.

Le tribunal admettait lui-même que sa décision contenait « des germes de discorde ».

Selon M. Lepage, « lorsqu’il y a de la discorde, c’est qu’il y a de la méconnaiss­ance », ou des informatio­ns partielles.

Il donne l’exemple de certaines plaintes concernant l’accueil des visiteurs.

« Quand on dit qu’on est accueillis avec des fusils, on oublie de dire qu’on est dans le temps de la chasse, à l’ouverture en plus. Il y a une méconnaiss­ance du dossier. »

EXPROPRIAT­ION

M. Lepage a refusé de commenter le projet de parc régional, pour lequel la MRC réclame l’aide de Québec afin d’exproprier le Club Appalaches, qui compte « une centaine de membres ».

Il a cependant maintenu que la valeur des actifs du club, incluant des chalets, dépasse les 50 millions $.

« Les droits chasse et pêche, ça a une valeur », a-t-il dit sans préciser quel pourrait être le montant exigé éventuelle­ment ni combien coûte l’adhésion au club.

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