Le Club Appalaches nie tout climat de peur
La MRC Les Basques réclame son expropriation
Le dernier club privé de chasse et pêche en terres publiques se défend de faire régner un climat de peur dans le Bas-saint-laurent.
Le président du Club Appalaches, à l’est de Rivière-du-loup, a mis en doute les propos du préfet de la MRC Les Basques, Bertin Denis, alléguant une « aura de peur ».
« Je ne sais pas d’où il tient ces informations-là », dit Denis Lepage dans une entrevue téléphonique.
M. Lepage n’a pas été en mesure de commenter des allégations d’accrochages entre des résidents de la région et des représentants du club, rapportées par notre Bureau d’enquête dans notre édition de vendredi dernier. « Il n’en vient pas jusqu’à mes oreilles », dit-il.
Selon le préfet de la MRC, la population locale ne se sent pas la bienvenue sur les terres publiques où le Club Appalaches détient l’exclusivité des droits de chasse et pêche depuis 1910. Bertin Denis soutient que les gardiens embauchés par le club « font peur au monde » sur le territoire de 150 kilomètres carrés.
La MRC souhaite que les partis politiques s’engagent durant la prochaine campagne à exproprier le Club Appalaches.
BIENVENUE
M. Lepage affirme que le club n’est pas responsable si les visiteurs sont intimidés par les panneaux interdisant la chasse et la pêche aux non-membres sur le territoire.
« Si les gens ne se sentent pas bienvenus, je ne vois pas de responsabilité », dit-il.
Le président s’est limité à dire que les visiteurs peuvent circuler librement sans pêcher ou chasser.
« Je ne peux pas dire le mot bienvenu. Il faudrait que je sois le propriétaire du sol. Moi je suis un occupant détenteur des droits chasse et pêche. »
« DISCORDE »
La Cour d’appel a reconnu il y a près de 20 ans l’exclusivité des droits du club tout en statuant que la population peut y circuler sans entrave.
Le tribunal admettait lui-même que sa décision contenait « des germes de discorde ».
Selon M. Lepage, « lorsqu’il y a de la discorde, c’est qu’il y a de la méconnaissance », ou des informations partielles.
Il donne l’exemple de certaines plaintes concernant l’accueil des visiteurs.
« Quand on dit qu’on est accueillis avec des fusils, on oublie de dire qu’on est dans le temps de la chasse, à l’ouverture en plus. Il y a une méconnaissance du dossier. »
EXPROPRIATION
M. Lepage a refusé de commenter le projet de parc régional, pour lequel la MRC réclame l’aide de Québec afin d’exproprier le Club Appalaches, qui compte « une centaine de membres ».
Il a cependant maintenu que la valeur des actifs du club, incluant des chalets, dépasse les 50 millions $.
« Les droits chasse et pêche, ça a une valeur », a-t-il dit sans préciser quel pourrait être le montant exigé éventuellement ni combien coûte l’adhésion au club.