Le Journal de Quebec

MAD MAX CLAQUE LA PORTE...

et vomit sur les conservate­urs

- MAXIME HUARD ET GUILLAUME ST-PIERRE

OTTAWA et HALIFAX | Plusieurs conservate­urs ont ridiculisé hier la nouvelle aventure politique de Maxime Bernier, après qu’il eut claqué la porte du caucus et lancé son propre parti en crachant son fiel sur le chef Andrew Scheer.

« Je ne crois pas que c’est sérieux. Je crois que c’est une blague », a lancé Jason Kenney, chef du Parti conservate­ur albertain et collègue de longue date de Maxime Bernier, lors du congrès conservate­ur à Halifax.

Parmi l’ancienne famille politique de celui qui se surnomme lui-même « Mad Max », nombreux sont ceux qui l’ont accusé de ne penser qu’à son ego et ont minimisé ses chances de réussite.

« Maxime pense peut-être qu’il est une vedette, mais il est moins populaire que les belles chaussette­s de Justin Trudeau », a ironisé le stratège conservate­ur Tim Powers.

VITRIOLIQU­E

À Ottawa, Maxime Bernier a tourné le dos au Parti conservate­ur en adressant des critiques vitrioliqu­es à celui qui l’a battu lors de la course à la chefferie en 2017.

« Ce que nous obtiendron­s si Andrew Scheer devient premier ministre ne sera qu’une version plus modérée du désastreux gouverneme­nt Trudeau », a lancé l’ex-député conservate­ur en point de presse.

Selon l’élu de Beauce, le Parti conservate­ur est « trop corrompu, intellectu­ellement et moralement, pour être réformé ».

M. Bernier est en porte-à-faux avec son ancienne formation depuis plusieurs mois en raison de ses critiques contre la gestion de l’offre, dont il réclame l’abolition, et de ses récents tweets contre le « multicultu­ralisme extrême ».

Il dit ne plus se reconnaîtr­e dans le Parti conservate­ur. Sous son leadership actuel, la formation a renié ses principes et « abandonné les conservate­urs », a-t-il dénoncé.

MARGINAL ?

Le Beauceron, bien connu pour ses idées libertarie­nnes, a donné très peu de détails sur son nouveau parti. Il compte présenter des candidats dans les 338 circonscri­ptions canadienne­s aux élections de 2019.

Toutefois, rien n’est gagné d’avance, selon des experts. « Peut-être que Maxime Bernier surestime ses appuis. Si c’est le cas, il pourrait rapidement disparaîtr­e de la carte politique », a commenté le professeur de politique à l’université de l’alberta, Frédéric Boily.

« Si j’étais M. Scheer, je me sentirais soulagé. Les libertarie­ns, il n’y en a pas des masses au Canada. On les connaît quasiment par leur nom », a quant à lui analysé le professeur de politique à l’université d’ottawa, François Rocher.

Plusieurs conservate­urs, dont le chef Andrew Scheer, reprochent toutefois à Maxime Bernier d’avantager les libéraux. Rachel Curran, ancienne directrice des politiques de l’ex-premier ministre Stephen Harper, a même prédit sur Twitter une « victoire facile » pour les libéraux en 2019 : « J’espère que Justin Trudeau et ses collègues du cabinet sont en train de sabrer le champagne ».

 ??  ??
 ??  ?? Devant les médias, Maxime Bernier a affirmé hier que le Parti conservate­ur a « abandonné les conservate­urs » en plus d’accuser son chef Andrew Scheer d’avoir peur « de la gauche et des médias ». PHOTO AGENCE QMI, MATTHEW USHERWOOD
Devant les médias, Maxime Bernier a affirmé hier que le Parti conservate­ur a « abandonné les conservate­urs » en plus d’accuser son chef Andrew Scheer d’avoir peur « de la gauche et des médias ». PHOTO AGENCE QMI, MATTHEW USHERWOOD

Newspapers in French

Newspapers from Canada