Trudeau est mort de rire
Ainsi, Maxime Bernier trouvait que les positions de son chef Andrew Scheer ressemblaient trop à celles de Justin Trudeau. Il lui est donc apparu logique de faire la seule chose susceptible d’assurer sa réélection.
En claquant la porte, Maxime Bernier ramène la droite à l’époque du Reform Party. Lors des élections fédérales de 1993, le Parti progressiste-conservateur était passé de 151 à 2 députés.
TRACTION
À près d’un an des échéances, la capacité de nuisance du député de Beauce aux perspectives électorales de la droite est bien réelle. S’il est unanimement conspué par son ancien caucus, son message critique du multiculturalisme radical de Justin Trudeau a beaucoup de traction dans l’électorat, particulièrement auprès de la base conservatrice.
Néanmoins, c’est le chef libéral en perte de popularité qui doit être mort de rire. Pendant que ceux qui s’opposent à son approche se déchireront, il ne pourra que mieux l’appliquer pour quatre ans de plus.
GESTES PLANIFIÉS
D’images ridicules de Maxime Bernier distribuant des Jos Louis en anecdote de documents classifiés jetés avec désinvolture au recyclage, plusieurs en sont venus à prendre l’ancien ministre pour un grand dadais. Les caricaturistes le dépeignent littéralement comme un abruti.
Pourtant, il serait beaucoup plus idiot de ne pas constater que les gestes ayant mené à la démission fracassante de Bernier au jour de l’ouverture du congrès conservateur se sont inscrits dans une séquence manifestement très bien planifiée.
N’oublions pas que ce libertarien bénéficie d’un très bon réseau d’appui et de financement dans l’ouest canadien. Il sait mieux que quiconque qu’en Alberta la défaite de l’indétrônable Parti conservateur devant le NPD a été causée par l’émergence à sa droite du Wildrose Alliance, qui l’a ensuite forcé à se durcir pour fusionner.
Bref, Maxime Bernier sait ce qu’il fait et il est probablement plus près de là où il veut être qu’il ne l’était au lendemain de sa défaite lors de la course à la direction du Parti conservateur.