Le Journal de Quebec

Peu de Beaucerons croient en ses chances

Les impacts de sa décision se feront sentir aux élections, croient-ils

- JEAN-FRANÇOIS RACINE

Bien des Beaucerons doutent des chances de Maxime Bernier de conserver son siège à la Chambre des communes lors des élections fédérales en 2019.

« Le Canada, c’est grand. Ça va être beaucoup de travail. Si j’étais M. Trudeau, je déclencher­ais des élections au printemps. Le Parti conservate­ur va ressortir divisé de tout ça », affirme Claude Morin, maire de Saint-georges.

Ce dernier croit que le député Bernier subira un impact lors du prochain scrutin. En 2015, l’ex-conservate­ur l’avait emporté avec plus de 20 000 voix de majorité.

« Maxime a encore de chauds partisans, mais plusieurs ont commencé à le délaisser un peu. Il a des positions très très à droite. Je ne pense pas que le Beauceron par sa nature soit très à droite. Ça peut avoir un impact. Pas sûr que ça va être la solution idéale », ajoute M. Morin en parlant des récentes positions du député notamment sur l’économie et l’immigratio­n.

Un peu partout hier, personne n’a tou- tefois remis en question les conviction­s profondes de Maxime Bernier.

« Je respecte l’individu. Est-ce que je suis toujours en accord avec ses idées ? La réponse est non. Je dois avouer qu’il a la déterminat­ion de faire respecter ses idées. Il a encore des alliés », explique Luc Provençal, maire de Beaucevill­e et préfet de la MRC Robert-cliche.

« IL NOUS A TRAHIS »

« Ça va être difficile à récupérer. Il s’est mis beaucoup de monde à dos. Il garde le cap, mais il doit vivre avec une masse de gens en agricultur­e. Je ne connais pas son plan de match, mais ça va être dur », croit Gaétan Vachon, maire de Sainte-marie

« C’est sûr que la situation a changé beaucoup. Il a perdu des appuis, mais j’ignore ce qui va se passer », lance également Réal Bisson, maire de Vallée-jonction.

En parlant à nouveau de la gestion de l’offre hier, Maxime Bernier ne s’est évidemment pas réconcilié avec les produc- teurs locaux.

« Il nous a trahis. J’ai travaillé toute ma vie avec mes fils et mes petits-fils. Ce sont les multinatio­nales qui supportent Maxime Bernier par en arrière. Quand il dit qu’il veut protéger le consommate­ur, c’est complèteme­nt faux. Il a travaillé contre nous et ce n’est pas un Beauceron, c’est un gars de Montréal », proteste Bertrand Boutin, 75 ans, producteur laitier et ancien ambassadeu­r de L’UPA.

PEU CONVAINCUS

Dans la rue, des travailleu­rs pensent aussi que les chances sont minces de voir Maxime Bernier continuer sa carrière à Ottawa. « Il va peut-être changer pour mieux ou pire. Réélu, je ne crois pas. Il n’a pas de mauvaises idées, mais peut-être qu’il ne les présente pas de la bonne façon », souligne Ghislain Bédard, un chauffeur de taxi.

À Saint-georges, le père de Maxime, Gilles Bernier, a décliné les demandes d’entrevue.

 ?? PHOTO JEAN-FRANÇOIS RACINE ?? Le producteur Bertrand Boutin s’est dit prêt à travailler contre Maxime Bernier et même à faire du porte-à-porte pour empêcher sa réélection. « Il nous a sous-évalués. On va se battre corps et âme contre lui », lance le septuagéna­ire.
PHOTO JEAN-FRANÇOIS RACINE Le producteur Bertrand Boutin s’est dit prêt à travailler contre Maxime Bernier et même à faire du porte-à-porte pour empêcher sa réélection. « Il nous a sous-évalués. On va se battre corps et âme contre lui », lance le septuagéna­ire.
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CLAUDE MORIN Maire de Saint-georges

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