Figés face aux pitbulls
Couillard, Lisée et Legault ne s’engagent pas à les interdire
Même s’ils regrettent tous qu’un pitbull ait attaqué six personnes, dont quatre enfants, dimanche dernier, aucun chef des trois principaux partis n’ose s’engager à interdire une race de chien en particulier.
Interrogé à ce sujet lors du premier point de presse de sa campagne électorale, le premier ministre sortant Philippe Couillard a rappelé que l’interdiction d’un type ou d’une race de chien n’a obtenu « aucun soutien » en commission parlementaire.
Après en avoir fait un enjeu prioritaire à la suite du décès de Christiane Vadnais, en juin 2016, le gouvernement Couillard avait fait de l’interdiction des chiens dangereux une priorité. Des règles strictes devaient alors être adoptées dès la rentrée automnale.
CONTEXTE
La grève des juristes de l’état, puis l’annulation par la mairesse de Montréal, Valérie Plante, du règlement anti-pitbulls de l’administration Coderre, ont toutefois fait repousser l’adoption de la loi provinciale.
Dans le projet de loi 128 sur l’encadrement concernant les chiens, adopté en juin dernier, le gouvernement a finalement renoncé à interdire les chiens de type pitbull.
APRÈS L’ÉLECTION
En marge de son dernier conseil des ministres, le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, qui ne sollicite pas de nouveau mandat, a fait le souhait que les municipalités adoptent des règles « très sévères ».
« On va y aller selon les directions qui ont été données par la loi, et surtout par les règlements qui seront adoptés après l’élection », a plus tard signalé M. Couillard.
« C’est terrible ce qu’on a vu encore à Montréal », a commenté de son côté le chef caquiste François Legault, sans aller vraiment plus loin. « Il faut de la prévention. […] Il y a encore du travail à faire », a-t-il résumé.
« On n’a pas trouvé la solution, a indiqué à son tour le chef péquiste Jean-françois Lisée. […] Ce n’est pas suffisant. Ce qui a été voté par l’assemblée nationale, c’était le minimum. […] On l’a appuyé parce que c’est mieux que rien. »