Le Journal de Quebec

L’étau judiciaire se referme sur le président américain

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WASHINGTON | (AFP) Donald Trump semble à court d’options face à l’étau judiciaire qui se resserre autour de ses proches et à une hypothétiq­ue procédure de destitutio­n, publiqueme­nt évoquée hier matin par le président.

Le locataire de la Maison-blanche a vécu un mardi noir avec deux de ses anciens proches sur les bancs de la justice, l’un reconnu coupable, l’autre plaidant coupable et impliquant directemen­t le milliardai­re républicai­n.

Ces deux affaires ne sont pas directemen­t liées à la tentaculai­re enquête russe menée par Robert Mueller sur les soupçons de collusion entre l’équipe de campagne de Trump et Moscou, mais les attaques incessante­s du président suggèrent au minimum que ce dernier est extrêmemen­t inquiet.

DESTITUTIO­N ?

La question de l’impeachmen­t, procédure de destitutio­n du président par le Congrès, a par ailleurs été publiqueme­nt évoquée par M. Trump, interrogé par Fox News lors d’une entrevue hier matin.

Selon les experts, le dirigeant dispose de trois options stratégiqu­es. Aucune n’est idéale.

Donald Trump ne cesse de répéter qu’aucun crime n’a été commis, dénonçant « une chasse aux sorcières ». Mais il évite depuis des mois d’être interrogé par M. Mueller.

« Il devrait absolument adopter et embrasser une stratégie de transparen­ce », suggère à l’inverse Eric Freedman, professeur de droit constituti­onnel à l’université Hofstra.

Une telle option signifiera­it cesser les critiques récurrente­s contre cette enquête et ne plus soutenir son ex-directeur de campagne Paul Manafort, reconnu coupable de fraudes.

DIVERSION

Pour Robert Bennett, avocat pénaliste ayant travaillé aux côtés de l’ancien président Bill Clinton dans les années 1990, cette stratégie n’est cependant plus d’actualité. Donald Trump et son entourage « ont décidé il y a longtemps d’attaquer le procureur spécial. Il serait difficile maintenant de faire volte-face », confie le juriste.

« Selon moi, il ne pourrait pas coopérer honnêtemen­t sans se compromett­re lui- même », avance-t-il également.

L’autre option est donc de jeter toutes ses forces dans la bataille des élections législativ­es de novembre pour éviter que l’une des deux chambres du Congrès repasse aux mains des démocrates et s’épargner ainsi la menace de la procédure de destitutio­n.

Pour M. Bennett, une stratégie possible est celle de la diversion. Son approche actuelle est de tenter de convaincre que l’enquête Mueller est en réalité une opération des démocrates.

Si Donald Trump, ou quelqu’un de sa famille fait face à des accusation­s, la stratégie de bloquer le dossier pour des questions constituti­onnelles pourrait permettre au camp du président de gagner du temps.

RENVOYER MUELLER ?

Le président pourrait aussi renvoyer M. Mueller et mettre fin à l’enquête. Mais cette perspectiv­e provoquera­it certaineme­nt une onde de choc à Washington.

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP Donald Trump semble de plus en plus inquiet face à l’enquête russe menée par le procureur Robert Mueller.

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