Le Journal de Quebec

La ligne à l’eau

- YVON PEDNEAULT yvon.pedneault@quebecorme­dia.com

Ainsi donc, selon les dernières informatio­ns, Pierre Dorion, le directeur général des Sénateurs d’ottawa, reçoit des appels au sujet de Erik Karlsson. Depuis quelques semaines, c’était plutôt calme, mais, à l’approche des camps d’entraîneme­nt, on remet la ligne à l’eau. Qui va mordre ?

Dorion, qui vient d’obtenir une prolongati­on de contrat de trois ans, n’a pas le droit à l’erreur. Il a, comme prévu, offert un contrat de 80 000 000 $ pour huit ans à son défenseur étoile. Karlsson n’a toujours pas accepté l’offre. On peut le comprendre. À 29 ans, il veut améliorer ses conditions de travail... et surtout, il recherche un nouvel environnem­ent, un endroit où il aura l’occasion de mettre à profit son talent. Ottawa ne lui offre plus cette garantie. Au moins, les Sénateurs ont laissé savoir à leur meilleur joueur qu’ils aimeraient bien qu’il demeure dans l’organisati­on, et l’offre de 10 000 000 $ par saison respecte les règles du jeu.

PAS À MONTRÉAL

Mais, à Montréal, l’autre capitaine, Max Pacioretty, n’obtiendra pas de prolongati­on de contrat, ont déclaré les penseurs du Canadien. Une stratégie qui soulève bien des interrogat­ions.

Que Marc Bergevin désire expédier son vétéran dans une autre ville, c’est son droit. Qu’il décide que Pacioretty ne cadre plus dans la nouvelle philosophi­e de l’entreprise, encore là, il aura à vivre avec cette décision.

Mais avait-il à amenuiser la valeur d’un marqueur de 30 buts par saison lors de quatre des cinq dernières années ? C’est là que l’équation ne fonctionne pas.

Mardi, Pacioretty tiendra son tournoi de golf annuel. De prime abord, les trois décideurs les plus importants de l’organisati­on, le président et propriétai­re, Geoff Molson, le directeur général, Marc Bergevin, et l’entraîneur-chef, Claude Julien, ne devaient pas se pointer le nez.

Tant qu’à couper les ponts...

LES CRITIQUES

Mais, on s’est ravisé parce que les critiques ont fusé de toutes parts.

Le Canadien a même émis un communiqué pour confirmer la présence du trio. C’est pas beau ça. On dit souvent que la diplomatie est souvent de l’hypocrisie déguisée en habit de gala. On va aller jouer au golf, on va saluer les gens, on va dire bonjour à Pacioretty. Une fois le tournoi complété, j’imagine qu’on ne s’attardera pas trop au terrain de golf.

À moins que...

La meilleure solution pour les deux clans ne serait-elle pas qu’on se penche sur la possibilit­é de présenter au capitaine une nouvelle entente de plusieurs saisons ?

Cela n’éliminerai­t pas trop d’options envisagées par la haute direction du Tricolore et, du même coup, on lancerait un message aux équipes intéressée­s.

LE PRIX À PAYER

En d’autres mots, le prix à payer respectera­it les résultats inscrits par Pacioretty au cours des dernières années.

Jusqu’ici, on peut dire que le joueur du Canadien a bien joué ses cartes. Il n’a jamais haussé le ton, il n’a jamais commenté la décision des dirigeants, il est demeuré d’un calme olympien. Tout récemment, il affirmait qu’il aimait bien Montréal, qu’il voulait y demeurer. En résumé, c’était aux décideurs d’y voir.

Il a pris des décisions tranchante­s, surtout celle de licencier son agent, Pat Brisson, le remplaçant par Allan Walsh, l’un des agents les plus dynamiques du hockey profession­nel, et sans doute, le plus controvers­é. Quelques jours auparavant, Pacioretty avait refusé une transactio­n avec les Kings de Los Angeles, sans doute parce que les conditions ne correspond­aient pas à ses attentes, une décision qui n’a guère plu à Bergevin.

Aujourd’hui, Pacioretty semble plus à l’aise dans le contexte actuel. Il connaît très bien les enjeux.

• Le Canadien lui accorde une nouvelle entente ;

• Il passera à une autre équipe avant le début de la saison ou avant la date limite des transactio­ns... avec la perspectiv­e de signer un contrat de plusieurs saisons ;

• Ou, il pourra se prévaloir de son statut de joueur autonome sans restrictio­n à la fin de la prochaine saison.

LES OPTIONS

Et quelles sont les options de Marc Bergevin ?

• Échanger Pacioretty, mais il doit aussi penser en fonction de l’avenir de son organisati­on ;

• Il offre une nouvelle entente en sachant très bien que Pacioretty exigera des bonis à la signature, comme plusieurs millions de dollars jusqu’en 2020 alors qu’un arrêt de travail est possible.

Mais, il doit toujours garder en perspectiv­e qu’il possède un hockeyeur capable de marquer 30 buts. Combien en compte-t-il au sein de sa formation ? Il y en avait deux. L’autre, Alex Galchenyuk, est maintenant en Arizona, où il jouera au centre, annonce l’entraîneur Rick Tocchet.

Et pourquoi pas un quatuor : Molson, Bergevin, Julien... et Pacioretty !

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