Le Journal de Quebec

« Enfin ! »

- Danièle Sauvageau Ravie par l’embauche d’hayley Wickenheis­er

- JONATHAN BERNIER

L’embauche d’hayley Wickenheis­er par les Maple Leafs de Toronto a créé une vague d’enthousias­me auprès de celles qui gravitent dans le milieu du hockey élite depuis de nombreuses années.

« Bravo ! Bravo ! Bravo ! Je me réjouis de cette nouvelle. J’ai même le goût de dire enfin ! » a lancé Danièle Sauvageau, jointe en début d’après-midi.

Il faut dire que Mme Sauvageau a ellemême défoncé des portes en occupant, au tournant du millénaire, le poste d’entraîneus­e adjointe du Rocket de Montréal, de la LHJMQ. Environ à la même période, elle fut embauchée à titre d’analyste des matchs du Canadien à La Soirée du hockey.

Elle croyait alors avoir permis d’amorcer le processus qui permettrai­t aux femmes d’obtenir l’occasion de gravir les échelons vers la LNH.

« Je ne m’attendais pas à regarder la situation 18 ans plus tard et constater qu’il n’y a pas de femme analyste, qu’il n’y a pas de femme dans la LHJMQ ni dans la Ligue midget AAA du Québec. »

FAUX ESPOIRS

D’autant plus qu’elle se souvient de quelques discussion­s avec Wayne Gretzky à l’approche des Jeux olympiques de Salt Lake City. À l’époque, tous deux occupaient la chaise de directeur général d’équipe Canada. Mme Sauvageau du côté féminin et La Merveille, du côté masculin.

« On discutait de différente­s choses en prévision du tournoi. Entre autres, il m’avait demandé si je croyais que l’altitude allait affecter les joueurs. D’avoir ces conversati­ons d’égal à égal avec lui me permettait de croire que je pourrais un jour me retrouver dans la Ligue nationale », a indiqué la directrice générale des Carabins de l’université de Montréal.

« Du moins, je m’attendais à ce qu’il y ait une plus grande ouverture avec les années, a-t-elle ajouté. Il faut croire que je me suis trompée. »

VENT DE FRAÎCHEUR

Comme c’est le cas dans plusieurs domaines, les mentalités sont lentes à changer. Il faut souvent quelqu’un qui n’a pas peur d’aller de l’avant avec une philosophi­e nouvelle pour briser les barrières et amener un vent de fraîcheur.

Voilà pourquoi Mme Sauvageau n’est pas surprise que ce soit l’organisati­on torontoise qui soit la première à ouvrir ses portes à un entraîneur féminin.

« Il y a une ouverture d’esprit chez les Maple Leafs en raison de la présence du jeune directeur général [Kyle Dubas, 32 ans]. Je ne serais pas surprise, non plus, que Mike Babcock y soit pour quelque chose. Avec Hockey Canada, il a appris à côtoyer le hockey féminin. »

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