Le Journal de Quebec

« Le commenceme­nt de la fin » , - MURRAY HEAD

La musique est devenue une entreprise dans les années 80, croit le Britanniqu­e

- YVES LECLERC

Murray Head ne s’en fait pas trop avec le fait d’être toujours associé aux chansons Say It Ain’t So, Joe et One Night in Bangkok. Ces deux pièces représente­nt, après tout, ses plus grands succès.

« Le plus drôle dans tout ça, c’est que les gens pensent toujours que Say It

Ain’t So, Joe est une chanson d’amour. Alors, je n’ai aucun problème à la chanter 40 ans plus tard parce qu’ils n’ont toujours pas compris que c’est une chanson politique qui parle de l’impuissanc­e de l’individu envers l’état et les chefs d’état qui nous offrent tout avant d’être élus et qui nous oublient par la suite », a-t-il lancé lors d’un entretien téléphoniq­ue.

Murray Head raconte que le public français ne comprenait pas les paroles de cette chanson. Une chanson, ajoutet-il, qui était un peu plus longue que les autres et qui permettait plus de tripotage.

« Ce sont des chansons qui changent chaque fois qu’on les joue et c’est un plaisir de les faire en spectacle », a-t-il indiqué.

L’artiste de 72 ans, qui est toujours actif et donne de 15 à 20 concerts par année, principale­ment en France, indique qu’il ne conserve pas un souvenir mémorable des années 1980.

PAR PASSION

Cette époque est celle, dit-il, où les compagnies de disque ont fait de la musique une entreprise.

« Les comptables sont arrivés et tout est devenu une histoire de chiffres. La musique s’est transformé­e en une industrie. Les années 1980 ont été, pour moi, le commenceme­nt de la fin », a-t-il lancé.

L’auteur, compositeu­r, interprète et acteur britanniqu­e explique que les artistes, à l’époque, faisaient de la musique par passion.

« On ne pensait pas à l’argent et à ce qu’on pouvait gagner. C’est quelque chose qu’on aurait fait dans la rue pour rien. C’était un des seuls moyens de s’exprimer et de raconter nos histoires et la vie », a-t-il mentionné.

À Québec, Murray Head prévoit faire quelques chansons de son premier album Nigel Lived, Superstar, de l’opéra rock Jesus Christ Superstar, One Night in Bangkok, Say It Ain’t Say, Joe et Comme des enfants qui jouent, une chanson que Luc Plamondon avait écrite pour lui.

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