DESCHÂTELETS
Je suis la mère d’une fille qui considère que je l’étouffe depuis son adolescence. Ce qui fait que certaines lettres lues dans votre Courrier dernièrement m’ont fait bondir. J’ai élevé seule ma fille et nous avions toujours eu une bonne relation. J’ai toujours souhaité le meilleur pour elle. J’avais adoré son premier copain au point de l’accueillir chez moi et dans mon coeur. Mais ma fille a choisi de le quitter sous prétexte qu’il comptait sur elle pour le sauver et qu’elle n’avait plus envie de jouer ce rôle-là.
Ça m’a fait une peine inouïe parce que j’aimais ce garçon comme un fils. D’ailleurs, j’ai continué à le voir, car il apprécie mes conseils. Puis ma fille est devenue amoureuse d’un autre garçon que je n’aime pas. Un garçon qui se croit supérieur et dont ma fille boit les paroles comme du petit-lait.
Ma fille, que je croyais ma complice, est quasiment devenue mon ennemie depuis qu’elle sait que je vois son ex et que je n’ai pas du tout envie de connaître son nouveau copain. Elle m’accuse de la trahir, et en guise de représailles, elle m’a fait savoir qu’elle n’accepterait de me revoir que si j’acceptais la présence de ce nouvel homme dans sa vie.
Depuis quand c’est la fille qui dicte sa ligne de conduite à sa mère ? Je ne me suis pas rendue à mon âge pour me faire dire comment agir ni quoi penser. Imaginez-vous qu’elle aussi m’accuse de vouloir l’étouffer. Je ne reconnais plus ma fille. C’est certainement ce nouvel homme dans sa vie qui la fait dérailler. Et dire qu’elle était avec un si bon gars avant ! Une mère qui se sent rejetée
Vous me semblez accorder si peu de crédibilité à votre fille que je me prends à douter de votre bonne foi à tenir compte du fait qu’elle n’est plus une enfant. Votre fille ne vous dicte rien, elle affirme simplement son indépendance face à ses choix amoureux, et c’est signe de bonne santé mentale. Si je vous retournais la question : « Depuis quand est-ce à la mère de dicter à sa fille majeure et vaccinée sa ligne de conduite amoureuse ? »
Je sais que ce n’est pas facile d’accompagner, sans s’imposer, un proche qui vit des transformations dans sa vie. Mais c’est le rôle d’un parent de chercher à le faire en gardant une distance. Et si vous agissez a contrario, eh bien, attendez-vous à ce que votre fille se rebiffe et vous traite d’étouffante.
J’ai un fils de 14 ans qui nous donne bien des maux de tête à ma femme et moi. Depuis le début de sa scolarité, ses notes étaient plus qu’adéquates, même si elles étaient moins bonnes que celles de sa soeur, une première de classe. Mais le passage au secondaire semble avoir eu un impact négatif sur son ardeur au travail au point que ses notes ont commencé à chuter pour se situer quasi au ras de la moyenne en juin dernier.
Nous craignons pour son avenir et nous ne savons pas quoi inventer pour le stimuler. C’est un garçon anxieux, comme je l’ai toujours été moi-même. Mais au lieu de le porter à travailler plus, comme moi je faisais, c’est le contraire qui arrive. Qu’est-ce qu’on fait de mal ? Un père qui s’implique
Surtout, ne cessez pas de vous impliquer, mais cessez de stresser pour votre fils. Le passage à l’adolescence est source d’angoisse pour bien des jeunes. Comme, en plus, ils se transforment physiquement et vivent des turbulences hormonales, c’est beaucoup leur demander que de répondre totalement aux attentes des parents. Gardez avec lui un lien affectif solide, continuez à lui mettre la barre haute pour qu’il sente une certaine pression tout en lui laissant un espace pour agir et commencer à prendre ses responsabilités.