Ils veulent 300 000 $ pour l’écrasement mortel d’un hydravion
Les proches d’une touriste française morte dans l’écrasement d’un hydravion près de Tadoussac, en 2015, viennent d’intenter une poursuite civile de 300 000 $ contre la compagnie aérienne qu’ils accusent de négligence.
« La souffrance, l’incompréhension et la culpabilité qui affectent [les proches] sont inimaginables et résultent de ce décès survenu sans raison valable et surtout trop prématurément », peut-on lire dans le document de cour déposé à Montréal.
Émilie Delaitre, une passionnée d’aviation de 28 ans, était venue passer des vacances au Canada en août 2015 juste avant sa rentrée des classes dans une école de génie aéronautique française.
Vers la fin de son voyage, elle s’est rendue à Tadoussac pour aller voir les baleines en hydravion. Mais quand son groupe s’est rendu sur place, il ne restait plus qu’un seul siège.
Elle a donc embarqué seule, laissant ses proches sur le quai.
Le vol ne devait durer que 20 minutes, le temps de survoler Tadoussac, Baie-sainte-catherine et l’embouchure du Fjord-du-saguenay. Mais au bout d’une heure, l’avion n’était toujours pas revenu.
« Plusieurs hydravions se posaient sur le lac et un certain nombre de personnes s’activaient autour du quai ; il était clair que quelque chose de grave était arrivé », peut-on lire dans le document de cour.
Ils ont ensuite appris la triste nouvelle : l’hydravion s’était écrasé.
Les proches de Mme Delaitre disent avoir été gardés dans le flou pendant deux ans, pendant lesquels Air Saguenay, ainsi qu’aviation du Fjord et Croisières AML, tous trois exploitants de l’hydravion et tous visés par la poursuite, n’auraient montré aucune empathie pour la tragédie.
NÉGLIGENCE
Ce n’est qu’en septembre 2017 qu’ils ont pris connaissance du rapport du Bureau de la sécurité des transports du Canada, indiquant que l’accident aurait pu être évité.
« Il ressort du rapport que bien que l’écrasement ait été la conséquence de fausses manoeuvres du pilote, celui-ci était gravement atteint d’une athérosclérose coronarienne importante qui aurait pu mener à une crise cardiaque en plein vol », peut-on lire dans la poursuite.
Les proches d’émilie Delaitre reprochent aux défendeurs leur négligence et aussi de n’avoir pas pris toutes les mesures pour assurer la sécurité des vols. En tenant compte de la douleur d’avoir perdu un être aimé, les proches réclament ainsi 300 000 $ de dédommagement.
À moins d’un règlement à l’amiable, l’affaire sera présentée à un juge d’ici les prochaines semaines. Air Saguenay n’a pas répondu au Journal.