La travailleuse communautaire devenue cheffe
Le 0.02 profil| chronique professionnelle ad de Ma non Massé ne ressemble 0.03| CHRONIQUE pas tellement texte à la norme du monde politique. Son passé dans le monde communautaire 0.07 | CHRONIQUE SOUS-TITRES la distingue et teinte certainement son regard sur 0.03 les | CHRONIQUE enjeux. texte
Manon Massé est une femme authentique, taillée d’un seul bloc. Lorsqu’elle propose, lorsqu’elle débat, lorsqu’elle répond aux questions, elle est elle-même. À prendre ou à laisser. Elle n’est pas une femme de petites stratégies. Elle est une femme de cause.
UNE PERSONNE DE TERRAIN
Son vécu à côtoyer ceux qui en arrachent donne beaucoup de crédibilité à ses interventions sur les questions sociales. Lorsqu’il est question à l’assemblée nationale de pauvreté, de sans-abri ou de réinsertion des plus éclopés de la société, la voix de la députée de Sainte-marie–saint-jacques résonne. On la prend au sérieux.
Malheureusement, son manque d’intérêt pour l’économie constitue une faiblesse. On a l’impression qu’elle s’intéresse aux entreprises strictement lorsqu’il s’agit d’aller manifester une opposition à leurs projets « polluants ». Le sujet l’intéresse peu. Elle regarde l’économie avec les préjugés de la gauche radicale.
Pourtant, toutes les grandes ambitions de Québec solidaire nécessitent quoi pour voir le jour ? De l’argent, beaucoup d’argent. Pour financer leurs promesses coûteuses d’assurance dentaire ou de rabais sur le transport en commun, il faut que l’économie roule à fond de train.
PAS INTIMIDÉE
Même si elle en est à sa première campagne, Manon Massé n’est pas intimidée par ses adversaires, même s’ils sont bien plus expérimentés qu’elle. En fait, elle porte en elle la certitude et la fierté de donner une voix à ceux qui n’en ont pas. Forte de cette confiance, et portée par ce qu’elle considère comme un devoir, elle ne baissera jamais les yeux lors des débats.
La porte-parole de Québec solidaire s’est quand même retrouvée en déséquilibre à quelques reprises depuis le début de la campagne. On exige énormément des chefs politiques dans cette période folle. On sent vite qu’elle n’a pas la connaissance fine de tous les dossiers.
Être questionnée en rafale en point de presse sur tous les dossiers la place sous haute pression. Si elle avait une chance de former le prochain gouvernement, la pression monterait et cela pourrait mal tourner. Pour l’instant, on la voit davantage comme la porteuse d’un message différent. On lui pardonne.
Je l’ai vue dans des discours plus formatés en début de campagne. Performance moyenne. Je l’ai vue faire un discours spontané dans sa circonscription. Beaucoup plus mordant, beaucoup plus convaincant.
Manon Massé sait parler avec son coeur. Durant cette campagne, cela pourrait lui servir puisque les autres chefs sont plutôt en difficulté pour jouer cette carte. Le public leur reconnaît de la compétence, mais messieurs Legault, Couillard et Lisée peinent à faire vibrer les cordes sensibles des Québécois.
La politique est une affaire de tête et de dossiers, mais c’est aussi une affaire de coeur. René Lévesque n’a pas déplacé les masses uniquement avec des dossiers. Il a rejoint profondément la population par le coeur.